Brian DePalma est un sacré cinéaste puisqu'il manie la caméra de main de maître. Mais c'est également un cinéphile averti et il n'a jamais été avare en références ou en hommage à certaines oeuvres ou cinéastes. Ainsi, il est impossible de ne pas se souvenir à la formidable scène des escaliers dans son film Les incorruptibles qui nous renvoyaient dans les années 20 à l'époque de Eisenstein et de son fameux Cuirassé Potemkine. Cependant, DePalma a eu une période où il rendait bien plus qu'un hommage à Alfred Hitchcock, il signait une véritable déclaration d'amour envers ce cinéaste. Pulsions compte parmi ses oeuvres dédiées au Britannique.
En effet, le film est construit de la même manière qu'un Psychose. On s'attache tout d'abord à un personnage central. Un être troublé et qui consulte un psychologue. On a le temps de se faire un avis sur la personnalité de la personne jusqu'à ce que celle-ci, comme dans l'oeuvre de Hitchcock soit assassinée. Les points communs ne s'arrêtent pas là. Il y a le membre de la famille qui mêne son enquête en parallèle avec la police, le thème de la schizophrénie est abordé, et on a même droit, à une explication de ce que cela signifie.
Alors, remake ? Pas du tout et c'est probablement la grande force de Pulsions. C'est que même en s'inspirant de Hitchcock, le film possède sa propre aura. Et pour plusieurs raisons : tout d'abord, la réalisation de Brian DePalma est réellement impressionnante. Outre le split-screen qui est devenu la marque de fabrique de ce metteur en scène, certains scènes sont à épinglés tant elles sont impressionnantes. Ainsi, ce jeu de séduction dans le musée, avec la caméra qui filme les protagonistes ou alors celle-ci devenant carrément l'oeil de la personne. Encore une autre ? La scène du meurtre dans l'ascenceur est également très intéressante. Ensuite, par son scénario qui, s'il s'inspire des grandes lignes de Psychose, possède également des sujets ou des moments que l'on ne retrouve pas dans l'oeuvre hitchcockienne. En effet, l'autre thème central demeure probablement celui de la sexualité mais qui est troublée. Une femme ne ressentant pas de désir, une prostituée,... En outre, c'est aussi dans le scénario que l'on retrouve des passages qui s'avèrent inutiles à la construction du récit. Pas de gros défauts mais ils font quand même perdre un gage de qualité à l'oeuvre de DePalma.
Enfin, vient l'interprétation des acteurs. Avec un Michael Caine qui se distingue dans ce personnage partagé entre deux personnalités. Ca n'atteint pas la performance qu'Anthony Perkins avait délivré (tiens, recomparons à Psychose) mais il faut avouer qu'il était très difficile voire impossible de faire mieux. On retrouve enfin Nancy Allen qui a déjà tourné auparavant avec Brian DePalma dans Carrie au bal du diable.
Probablement pas un chef-d'oeuvre, le film reste néanmoins excellent et demeurera un très bel hommage au maître qu'était Hitchcock. Si DePalma ne peut sûrement pas être comparé au britannique, il est quand même important de dire que les deux hommes possèdent des qualités de metteurs en scènes indéniables.