Revoir The thing en salles dernièrement et discuter de films d’horreur 80’s m’a donné envie de revoir un peu de cinéma de genre de cette époque. J’ai repensé à Pumpkinhead, dont un reboot a été annoncé récemment.
C’est pas si connu que ça, mais il faut croire que ça fait partie des petits classiques de l’horreur aux USA, car il y a quand même eu trois suites. Et c’est le premier long-métrage du boss des effets spéciaux, Stan Winston.
Je m’attendais à une histoire plutôt classique de slasher, mais le scénario n’est en fait pas si commun. Pour commencer, le personnage principal est un paysan, vivant avec son fils au milieu de nulle part. Lance Henriksen, qu’on voit plus aisément jouer des méchants, s’avère étonnamment touchant dans ce rôle de père aimant. Et déjà rien que dans son attitude, on voit que le héros diffère de ceux dont on a l’habitude : il s’agit d’un type beaucoup plus humble, qui trouve son plaisir dans des activités et discussions toutes simple, qu’on ne verrait jamais dans un autre contexte.
Stan Winston fait preuve ici d’une sensibilité différente de celle qu’on trouve dans la majorité des films d’horreur. D’ailleurs, à en croire le générique de début, Pumpkinhead est inspiré d’un poème. On retrouve cet esprit-là dans la très belle photographie, pleine de nuances et de clair-obscur. Et on ne peut pas passer à côté : il y a pendant une bonne partie du long-métrage cette teinte orangée, plutôt légère le jour et qui évoque la douceur du soleil, et plus marquée la nuit, provenant de l’éclairage du feu.
On se retrouve quand même au bout d’un moment avec l’habituelle bande de jeunes en guise de victimes. Bon, ils ne sont pas aussi unilatéraux que dans un Vendredi 13 par exemple ; il y a un ou deux connards et d’autres plus respectueux. Ca les rend plus intéressant, surtout au vu de la suite des évènements : l’un d’eux blesse le fils du héros par accident, et alors que le coupable refuse de prendre ses responsabilités, les autres essayent de le raisonner mais restent impuissants.
Le père ne fait pas la distinction par contre, et veut juste se venger. Pas le temps de faire le deuil, il décide de suite d’invoquer Pumpkinhead, le boogeyman local, sujet d’une comptine qu’on sort aux enfants pas sages pour les effrayer.
"Tête de citrouille", c’est pas vraiment un nom qui fait trembler, mais bon, ça correspond à cette idée que c’est une invention destinée aux marmots.
Son look est plutôt réussi, entre le démon et l’alien… il évoque d’ailleurs peut-être un peu trop l’extra-terrestre du film de Ridley Scott, sur la suite duquel Stan Winston a travaillé deux ans avant Pumpkinhead…
En revanche, il ne sait vraiment pas mettre sa créature en avant, elle n’apparaît que lors de plans assez courts, à moitié dans l’ombre. J’ai l’impression que c’est pour camoufler ses imperfections, car ses mouvements laissent vraiment à désirer. On sent que le type dans le costume a du mal à avancer, et tous les mouvements se font avec lenteur.
Le film met aussi longtemps à démarrer, le démon n’étant pas invoqué avant 45mn. Le fermier se met ensuite à culpabiliser, et cherche à aider les jeunes à se débarrasser de Pumpkinhead, ce qui est intéressant dans l’idée mais on ne croit pas en son retournement de veste.
Il essaye, vite fait, de combattre le démon, mais la façon dont les personnages vont devoir se débarrasser de lui est prévisible 30mn avant la fin du film, donc ce qui se passe entretemps apparaît clairement comme vain.
Mais j’ai surtout été déçu, et pas qu’un peu, par les mises à mort. On ne voit pratiquement rien, les plans sont trop courts, ou trop indistincts, quand la violence ne se passe pas hors-champ. Il arrive que tout ce qu’on voit, c’est un bras griffu qui tire quelqu’un en l’air, pour le sortir du cadre.
Il n’y a vraiment rien d’inventif dans ce que Pumpkinhead inflige aux victime, et on n’a même pas droit à un peu de gore. A un moment, la créature fait tomber quelqu’un du haut d’un arbre : on voit la personne suspendue, de loin, puis chuter sans qu’on ne voie l’impact, et un plan différent ensuite nous montre la victime simplement allongée sur un rocher, avec juste un peu de sang sur le visage. C’est complètement nul et anti-spectaculaire.
Bon, il y a bien un type empalé sur un fusil, mais là encore on n’y voit pas grand chose, l’obscurité servant en quelque sorte de censure.
Et quelques fois, il y a des jump-scares miteux.
Je suis assez déçu, Pumpkinhead se montrait prometteur au début, en apportant quelque chose d’inattendu, et à l’inverse, ce que j’en attendais, à savoir des effets spéciaux saignants et fun, est absent.