Pour chacun des vices, il existe un démon. Et voilà la vengeance, cruelle, sournoise...



  • Que cherchez-vous, Ed Harley ?

  • Dites-le. Dites-le ! Dites-le !

  • Quand j'étais petit, les gens parlaient de vous. Ils racontaient que vous saviez des choses. Que si on avait fait du tort à quelqu'un, il pourrait venir... et vous invoqueriez quelque chose en son nom, et cette personne serait vengée.

  • Ce que vous réclamez... a un prix conséquent.

  • Ils ont tué mon fils. Ils l'ont écrasé et l'ont laissé pour mort.

  • Vous connaissez Razorback Hollow ? Il y a un vieux cimetière enfoui au fond des bois. Les gars de Mountain allaient y enterrer ceux qu'il leur faisaient honte. Prenez une pelle. Cette chose que vous cherchez, elle est là-bas. Rapportez-la-moi.




La tête de citrouille est de sortie



Pumpkinhead : Le Démon d'Halloween, réalisé par Stan Winston, est un film d'horreur américain basé sur une nouvelle de science-fiction écrite par Ed Justin, que le scénariste Mark Patrick Carducci adapte à travers un récit horrifique qui tire son titre d'une comptine de Halloween populaire aux États-Unis :
« Pumpkinhead, pumpkinhead, run and hide, pumpkinhead, pumpkinhead, at your side. »
« Citrouille, tête de citrouille, cours et cache-toi, tête de citrouille, tête de citrouille, à tes côtés. »
L'histoire est celle d'un père dévasté qui invoque une créature surnaturelle pour se venger de ceux qui ont causé la mort de son fils.
Avec un souci de réalisme indéniable, le film réussit à représenter l'environnement pauvre et rustique de la Caroline du Nord, composée de culs-terreux, en insistant sur les détails minutieux d'un bled misérable et poussiéreux isolé dans une nature sauvage inhospitalière. Cette représentation est due aux décors de Cynthia Kay Charette, appuyée par les costumes défraîchis de Leslie Peters Ballard, conférant ainsi une authenticité indéniable à l'ensemble. Toutefois, ce qui confère au film une dimension surnaturelle et mystérieuse, c'est sa photographie caractéristique des années 80, qui est l'œuvre de Bojan Bazelli. La colorimétrie fascinante crée une atmosphère palpable en jouant sur les contre-jours, alternant entre des cadres rassurants baignés d'une lueur chaude et des moments d'horreur qui peuvent surgir à tout instant. Le cinéaste montre un talent particulier dans la mise en scène de scènes nocturnes, utilisant habilement les jeux d'ombre et de lumière qui créent des silhouettes étirées sur les environnements, ainsi que la brume qui semble vivante, pour instaurer une ambiance oppressante et angoissante. Cette maîtrise de l'atmosphère contribue à donner une dimension fascinante et terrifiante à cet univers macabre.


Le design de la créature, Pumpkinhead, est également très réussi. Il est terrifiant et impressionnant, avec une apparence qui rappelle les créatures mythologiques et les monstres légendaires. La malédiction autour de celui-ci fonctionne habilement et s'impose à nous avec une cruauté implacable. Un design exceptionnel que l'on doit à Stan Winston, véritable génie auquel l'on doit quelques unes des créatures les plus emblématiques du cinéma comme Terminator, Terminator 2, Predator, Predator 2, Jurassic Park... qui ici, est appuyé par Tom Woodruff Jr., ayant également endossé le costume animatronique du monstre. Un monstre qui doit son origine à une effrayante cabane en bois pourrissant et décrépit, érigée au cœur d'un marécage pestilentiel et putride. À l'intérieur, on découvre une sinistre sorcière qui vous fixe d'un regard qui donne la chair de poule et risque de vous causer des pustules juste en la regardant trop longtemps. C'est cette femme énigmatique qui indique la route menant à Pumpkinhead, qui réside dans le terrifiant Razorback Hollow, un endroit sombre et embrumé où un antique cimetière se cache au cœur d'une forêt vénéneuse. L'endroit est jonché de citrouilles, créant un décor extraordinaire et saisissant qui vous glace d'effroi. La conception de Pumpkinhead, tant sur le plan visuel que narratif, est tout simplement terrifiante, plaçant cette créature maléfique au panthéon des plus grands monstres du cinéma. Les effets spéciaux époustouflants créés par Grant Arndt, Howard Berger et Larry S. Carr sont de qualité supérieure, et apportent leur contribution à l'atmosphère radicale qui se dégage du film. Les scènes d'action sont orchestrées avec une chorégraphie minutieuse, entraînant le spectateur dans un rythme effréné qui ne laisse aucun répit à l'anxiété. Les mises à mort ne sombrent jamais dans l'excès gore, mais plutôt dans un climat angoissant qui vous laisse sur les nerfs. La traversée de l'église délabrée est magistralement réalisée, tout comme la confrontation finale qui délivre une conclusion impitoyable qui glace le sang. Enfin, la bande originale du film, composée par Richard Stone, est excellente. Avec sa consonnance mystique, elle accompagne parfaitement l'action et renforce le climat oppressant du film.


Mais ce qui rend "Pumpkinhead : Le Démon d'Halloween" vraiment spécial, c'est l'histoire émotionnelle qui sous-tend l'horreur. Le personnage principal, Ed Harley, est un homme brisé par la douleur de la perte de son fils. Il est facile de ressentir de la sympathie pour lui et d'être en empathie avec sa quête de vengeance. Cette dimension émotionnelle donne au film une profondeur supplémentaire et le rend plus qu'un simple film d'horreur. La thématique de la vengeance est traitée avec une brutalité qui donne la chair de poule. Lance Henriksen est sans conteste l'âme de ce film. Il campe un père brisé, rongé par le chagrin et le désespoir. Sa performance est tout simplement remarquable. Il incarne avec une justesse incroyable cette souffrance qui le tenaille et le pousse inexorablement vers une voie sombre et dangereuse. Son regard hanté, sa voix éraillée et son corps meurtri témoignent de son immense douleur. Son jeu d'acteur est si intense qu'il en devient possessif, parvenant à exprimer toute la tristesse et le poids de la culpabilité qui pèsent sur ses épaules, sans jamais tomber dans le pathos ou le mélodrame. Le spectateur ne peut qu'être touché par cette détresse qui émane de lui, cette douleur qui transparaît dans chaque mouvement, chaque expression. Il y a quelque chose de profondément humain dans l'interprétation de Lance Henriksen, faisant passer toutes les émotions, des plus sombres aux plus lumineuses, avec une justesse incroyable. La relation entre le père et son fils, incarné par un Matthew Hurley mignon tout plein, est empreinte d'une tendresse et d'une intimité touchante, et fonctionne à merveille. Le réalisateur réussit à créer une véritable alchimie entre les deux personnages, ce qui donne lieu à l'une des plus belles scènes du film. Alors que le fils se fait laver les mains par son père, ce dernier l'écoute attentivement raconter une histoire, les yeux remplis d'amour et de fierté.
« Quand j'avais ton âge, ta grand-mère me lavait les mains. Elle était si vieille que sa peau était aussi fine que la soie. Ses mains étaient si douces. »
Cette scène est empreinte d'une émotion sincère et profonde, et témoigne du lien indéfectible qui unit les deux personnages. Elle est un véritable moment de grâce dans un film déjà riche en moments forts, notamment grâce au fait que c'était une séquence initialement imprévue, que le comédien a improvisé en offrant un véritable souvenir de sa vieille grand-mère aux mains douces. À noter que Lance Henriksen fut nominé au Saturn Award, en tant que meilleur acteur, pour son rôle.



CONCLUSION :



Pumpkinhead : Le Démon d'Halloween, film réalisé par le génial Stan Winston, est une œuvre d'horreur incontournable qui mérite d'être revisitée. L'atmosphère sombre et l'histoire émotionnellement intense créent un mélange parfait d'horreur et de drame qui vous tiendra en haleine tout au long du film. La créature éponyme est terrifiante, avec des effets spéciaux de haute qualité qui ajoutent à la tension palpable. La bande originale, remarquable, ajoute une dimension supplémentaire à l'angoisse qui vous envahit.


Si vous êtes amateur de films d'horreur, ou tout simplement en quête d'un film qui vous fera frissonner, "Pumpkinhead" est un choix incontournable.




  • C'est ce que vous vouliez.

  • Non ! Pas comme ça ! Pas comme ça ! Je le vois. C'est mal !

  • Je ne peux rien y faire. Il doit aller jusqu'au bout. Qu'est-ce que vous croyez ? Que ce serait facile ? Que ce serait propre et sans douleur ? Vous êtes un sot.

  • Si vous ne m'aidez pas... Si vous ne m'aidez pas, je m'en occuperai tout seul. Je le ferai. Je le ferai moi-même.

  • Vous échouerez, Ed Harley. Vous échouerez et vous mourrez.

  • Alors, je mourrai. Je mourrai !

  • Votre dette ne sera que plus rapidement épongée.

  • Dieu vous maudisse. Dieu vous maudisse !

  • Il ne t'a pas attendu, mon enfant. Il ne t'a pas attendu.


B_Jérémy
9
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le 8 mai 2023

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