"Putain de merde Castle !"

Le premier Punisher (je ne parle pas de la version avec Dolph Lundgren qui m'est totalement inconnue) était loin de satisfaire les attentes des fans. Frank Castle, l'un des rares super-héros Marvel à ne pas posséder de pouvoirs, est un ex-agent du FBI qui a vu sa famille mourir sous les balles de la Mafia. Bien décidé à se venger, il devient le Punisher, qui comme son nom l'indique, traque les criminels pour les punir à sa façon. Autant dire que les aventures de Castle sont loin d'être tendres, notre héros n'hésitant pas à torturer froidement ses ennemis pour obtenir ce qu'il veut. Et c'était là tout le problème du film de Jonathan Hensleigh, tout à fait regardable sans pour autant convaincre. Car l'on y trouvait un Punisher faisant ami-ami avec ses voisins et touchant de temps à autre à une bouteille d'alcool, alors que Castle est un homme complètement ravagé intérieurement, sans idéaux, froid et brutal.

Lexi Alexander (le plutôt bon Hooligans) prend le relais pour une suite qui s'annonça dès les premières images comme une adaptation hardcore du comics. Premier bon point : la présence dans le rôle principal de Ray Stevenson, vu notamment en légionnaire dans la série Rome, après un bref passage dans Le Roi Arthur. Il apporte au rôle ce côté sombre qui manquait cruellement à Thomas Jane (qui reste néanmoins un très bon acteur).

De plus, le bad guy du film est tout simplement le meilleur vu depuis longtemps dans un film de ce genre. Campé par l'excellent Dominic West (300), Jigsaw est un gangster sanguinaire bien décidé à avoir la peau de l'homme qui l'a horriblement défiguré : Frank Castle. Et même si, pour y parvenir, il doit sortir de l'asile son cannibale de frère, James (joué par l'impérial Doug Hutchison, qu'on a pu voir en garde cruel dans La Ligne Verte). Alors oui, les deux acteurs en font des tonnes dans leur rôle mais un peu à la manière d'un Colin Farrell dans Daredevil, c'est tellement exagéré que ça finit par coller à un personnage de bande dessinée.

Quid du film en lui-même ? Eh bien Punisher War Zone est un actionner bourrin, rythmé, et surtout, extrêmement sanglant. En bref, tout ce que n'était pas le premier volet. Alors oui, j'ai eu un immense coup de cœur à sa vision et oui, c'est bien le Punisher que l'on attendait. La mise en scène est nerveuse mais jamais floue, ce qui rend les (nombreuses) scènes d'action très efficaces. Castle est plus remonté que jamais, et il n'hésite pas à décapiter ses ennemis au fusil à pompe lorsque cela s'impose. La bande son du film privilégie le métal, comme l'on pouvait s'en douter, ce qui n'est pas pour me déplaire : Slipknot, Seether, Rob Zombie ou Rise Against viennent titiller nos oreilles. Le casting, moins prestigieux, vise avant tout la performance (avec succès) : Dash Mihok (Je Suis Une Légende), Julie Benz (John Rambo) et Colin Salmon (Alien Vs Predator). Fan du comics ou non, les amateurs d'action seront aux anges.

Je persiste et je signe, ce film penche dangereusement vers le nanar par moments mais se montre si fun et généreux que j'ai bien du mal à ne pas l'aimer.