On prend les mêmes et on recommence

Loin du cinéma français depuis quelques années, je vois ce film dispo dans l'avion, jme dis "génial, voyons le film social-sensible-kiberlain-lelouche-tiens ya pas cotillard-petits mouchoirs/polisse like de l'année".
Ça n'a pas raté, je n'ai pas vécu une once de dépaysement. On trouve toujours cette overdose d'émotion, qui faisait la force des premiers (je pense à Polisse) mais qui a sombré au ridicule depuis. C'est simple tous les personnages sont des gros gros fragiles en puissance. Tous les couples qui cherchent à adopter parlent doucement, avec cette voix insupportable "j'ai des faiblesses". On dirait qu'ils vont se mettre à pleurer à la moindre réplique ! Spoiler: non, personne ne confiera un bébé en adoption à une femme qui demande à s'allonger par terre en plein entretien sans aucune raison ou qui embrasse un mec au hasard "parce que je suis comme ça moi, je suis trop littéraire, je suis trop spéciale".
Et puis l'alerte mièvrerie a fini par tourner à plein régime quand le film a assumé son parti pris, au début assez timide, que les bébés comprennent les adultes qui leur parlent (au point que leur donner des explications les guérit de leur autisme !)

Au fond, ce qui est remarquable dans le film, c'est qu'il lève le voile sur l'hyper intrusivité d'une procédure d'adoption qui semble dépendre d'une soumission absolue à des leçons de morale reçues de personnages qui n'en ont aucune à donner. Le problème, c'est que je ne suis pas tout à fait sûr que c'était fait exprès ...