Un nouveau-né qui a le hoquet et un film qui multiplie les points de vue pour au final n’en proposer aucun. Pupille veut rester au plus près des émotions de ses personnages mais les lâche à l’instant crucial, celui où plus rien est dit, où tout est dans les regards qui se perdent, quand les mots se dérobent. Les rares scènes réussies sont celles où la caméra se fait oublier et laisse les comédiennes percer les douleurs de leur personnage : Elodie Bouchez, Olivia Côte en tête offrent les moments d’émotion, parfois troublant qui peuvent justifier à eux seuls de voir Pupille. Les rouages de l’adoption est un bon sujet. Les différents intervenants et leur impact sur la vie du nourrisson, les aspects documentés sont intéressants mais c’est un autre film qui télescopé au premier ne convainc guère. La difficulté d’accueillir chez soi des enfants pour s’en séparer ensuite est finalement à peine esquissée et Gilles Lellouche n’a pas d’autre choix que d’être l’homme parfait pour faire exister ce personnage dont les failles sont bien plus pertinentes que ses prouesses. L’histoire d’amour impossible entre Jean et Karine, le métier d’Alice comme les instantanés de vie pour « faire vrai » disséminés çà et là gâchent le potentiel d’un film qui aurait mérité un traitement plus aride, plus abrupt afin de correspondre à l’entrée dans la vie de Théo et ressentir au plus près le bouleversement qui fera de lui Mathieu. Au final, Pupille ne se met ni à la hauteur du nourrisson, ni à celle de ceux qui jalonnent sa vie pour le rejeter ou l’accepter, ni à la nôtre qui aurions aimé l’adopter.

FloCha
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le 28 juil. 2019

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