Sans Irene, pas de Miracle
Charles Band est un producteur de série B prolifique, mais malheureusement pour lui ses films paraissent bien plus fauchés que ceux de Roger Corman. Son catalogue compte beaucoup de séries Z improbables mais quelques "grands coups" comme les adaptations de Lovecraft Re-Animator et Aux portes de l'au-delà (attention! une adaptation de Lovecraft par Band n'est pas gage de qualité comme l'ignoble Lurking fear).
En 1989, Band décide de se consacrer au marché de la vidéo en lançant le succès Puppet master (pas très original puisqu'il avait déjà produit "Dolls") Depuis cette franchise fit l'objet de nombreuses séquelles dont le 5ème qui s'appelait "the final chapter" (!) et le 10ème produit en 2012, plus un cross-over avec les "Demonic Toys".
J'étais assez intéressé par le concept du film (qui a quand même été exploité jusqu'à la moelle), la réputation pas dégueulasse du réalisateur, la qualité des effets spéciaux des poupées qui fait l'objet de beaucoup d'éloges, la participation du directeur de la photo Sergio Salvatti (L'au-delà) et du compositeur Richard Band (Re-animator), et surtout de la magnifique Irene Miracle.
Malheureusement le film est une grosse déception. Le prologue est assez décevant avec une poupée qui marche en vision subjective la plupart du temps (Ouais patron, il vous suffit de rajouter des bruitages et je pourrais rentrer chez moi à 15h!) et des nazis qui se retrouvent sur la côte Pacifique à persécuter un savant fou (paraît-il cet "André Toulon" vivra encore 4 ans plus tard pour Puppet master 3).
Puis ensuite, le concept du film est de retarder le plus possible l'apparition des poupées. Après une rapide présentation des futures victimes, on patiente avec eux dans un vieil hôtel. Il ne se passe vraiment pas grand-chose mis à part des dialogues insipides. Le rythme est très lent. On peut facilement zapper 40 minutes (le film durant 1h20 génériques compris). L'histoire hésite entre le slasher et la reprise de Shining (l'action se déroulant dans un hôtel, et il y a un running gag pas drôle ou une médium a des flashs des scènes de sexe s'étant déroulée par le passé).
La musique de Band est terne. La photographie est fade (budget nul + qualité enregistrement vidéo = pas de miracle possible)
Puis ensuite tout s'accélère avec l'apparition des poupées. C'est sympa mais sans génie. Disons que c'est un slasher correct. Le scénario essaie d'intéresser avec une scène de sexe tendance "bondage" mais c'est le gars (assez disgracieux) qui est attaché alors pour les amateurs il n'y a pas trop d'intérêt.
Passons sur le seul point qui a fait passé ma note d'un 2 poli à un 4 sympathique : la présence de la belle Irene Miracle. Au-delà de l'apparition anecdotique de la "vedette" de la boîte de production Barbara Crampton, c'est elle la vraie star du film. Elle survole un casting catastrophique d'un point de vue artistique et capillaire : surtout toi Paul Le Mat!
Cette belle et grande actrice a eu une carrière injustement peu prolifique (comme dans Inferno ou elle aurait dû avoir le rôle principal!). C'est pourquoi je me tape ce genre de navets pour pouvoir profiter de sa présence, même si elle aurait mérité de meilleurs rôles.