Puppet Master vs. Demonic Toys, Ted Nicolaou, 2004, U.S.A, 1h28

Exit Charles Band. Crédité en Producteur Executif à titre honorifique, il n’eut aucune implication de près ou de loin dans la réalisation du projet. Premier film de la franchise « Puppet Master » non produit par la Full Moon, c’est The Sci-Fi Channel qui récupère là deux titres du PMU. Et c’est un visage connu de l’univers qui se voit confier la réalisation, puisqu’il s’agit de Ted Nicolaou, qui avait mis en boîte « Bad Channels » en 1992.


Initialement prévu comme une sous-intrigue de « Puppet Master 4 » le scénario resta pourrir dans les archives de la Full Moon durant dix ans. Exhumé en 2004 par The Sci-Fi Channel, cette dernière mit les moyens pour proposer une suite que plus grand monde ne devait attendre. La démarche semble nostalgique, pour attirer une fanbase déjà acquise à la franchise, ou bien c’est la une manière de donner du crédit à un mode de production débuté trois ans plus tôt. En effet, le premier long-métrage original estampillé SyFy date de 2001 («Soulkeeper» de Darin Ferriola).


Forcément, la Full Moon touch est rompue, ce qui au vu du précédent volet n’apparaît pas comme une mauvaise chose, troquée pour le charme des productions Syfy. Cheap et cheesy bien comme il faut, le récit s’attarde sur le petit-neveu d’André Toulon, Robert, un vieil homme interprété par Corey Feldman alors âgé de 32 ans… allez comprendre le pourquoi du comment.


À l’image de la carrière en perdition de Feldman, le film ne présente au premier abord que très peu d’intérêt et se contente de miser sur la nature iconique des marionnettes originales. Le tout au cœur d’une intrigue pétée du casque, jonchée d’un humour à la con qui rend l’ensemble assez amusant à suivre, il faut l’admettre. Pour apprécier, un petit faible pour les productions Syfy, qui se situent un cran au-dessus de la Full Moon, apparaît peut-être nécessaire. Se prenant bien moins au sérieux, derrière la caméra se dessine une envie de contenter les fans, et non pas leurs sous-tirer toujours un peu plus de thunes, puisque le film a d’abord été diffusé sur le câble (le 18 décembre 2004).


Les enjeux d’un tel projet diffèrent beaucoup du direct-to-video, puisqu’ils n’engagent pas le public à acheter le produit. Du fait, la réduction des contraintes de production se ressent par l’expression d’une ambiance bien plus légère et débridée, que favorisent des acteurices qui s’éclatent avec un scénario bidon et des personnages stéréotypés.


Vanessa Angel (la génie de « Code Lisa ») en fait des tonnes, en industrielles impitoyables, prête à tout pour s’emparer de la formule de Toulon et pouvoir jouer avec ses jouets démoniaques… De même, Corey Feldman en fait des caisses et jamais il n’est crédible en vieux, peut être parce qu’il est jeune… hmmm logique implacable. Mais là magie opère, comme bien souvent avec les productions estampillées SyFy, il serait ainsi idiot de bouder son plaisir, même pour un cross-over inutile, suite du tout nul « Dollman vs. Demonic Toys » en 1992.


Meilleur entrée dans la sage « Puppet Master » depuis le 4, onze ans plus tôt, le film se trouve un rythme de croisière entre comédie et horreur de vidéoclub. À mettre sans doute en lien avec la mise en scène je m’en foutiste de Ted Nicolaou, ainsi qu’une ambiance musicale délirante qui empêche de prendre l’entreprise au sérieux. Et c’est là un pari gagnant, puisque c’est exactement ce dont on peut attendre de ce genre de production.


Délirant et fun, le film est un peu à l’image de son auteur, et de ce qu’il avait déjà pu exprimer avec « Bad Channel ». Maîtrisant clairement le second degré et un style propre à lui, il plonge l’audience dans un monde décalé, débile où les blagues nulles provoquent des petites quintes de rire. Le pari se veut entièrement réussi et concluant, puisque c’est certainement là, l’une des productions des plus funky du multivers, qui lui offre en prime une vraie bouffée d’air frais !


« Puppet Master vs. Demonic Toys » apporte également une originalité (qui n’en est pas vraiment une, mais un peu quand même) puisque c’est un film de Noël. Diffusé lors des fêtes de fin d’année, tout l’arc narratif principal tourne autour de l’approche de la nuit de Noël, alors que la méchante méchante se prépare à convoquer les forces du mal pour… parce que… C’est une méchante quoi, donc elle manigance des trucs de méchante. Les raisons, arrivées à la quatorzième entrée de la franchise, ce n’est plus vraiment nécessaire. Puisque de toute façon un flou obscur accompagne cette démarche de plus en plus incompréhensible : pourquoi continuer à regarder ces productions ?


-Stork._

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le 21 août 2021

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