Maman, je descends en vitesse en enfer, je te ramène du lait ?

Ouch, ça fait mal ! Je m'attendais à passer un bon moment étant donné le bon souvenir que j'avais de ce film vu il y a bien 7 ans avec un copain de chambrée. Mince !


C'est le scénario qui m'a vraiment déçu. La première moitié du film fonctionne assez bien, c'est un peu mou mais on a établi un objectif principal dans les 25 premières minutes et puis il y a ces conversations entre Frank et Tonny qui agissent comme des digressions plutôt intéressantes car légères dans ce monde de brutes. Malheureusement, arrivé à la moitié du film, l'auteur a utilisé toutes ses cartes et l'on sent alors que, comme son personnage, il va tourner en rond un bon bout de temps avant de trouver un moyen de boucler son film ; le héros enchaîne donc les actions idiotes, se fourrant de plus en plus dans la merde tandis que l'auteur oublie d'installer une note d'espoir, une petite porte de sortie, porte qu'il finira par entre-ouvrir à la toute fin du film seulement. Du coup, ben on s'emmerde pendant 30 minutes, on peut même dire qu'on nage en plein misérabilisme étant donné les conflits paraissent insurmontables. La relation avec Tonny aurait pu amener un peu de nuance au film, aurait permis au scénariste de mieux rebondir, mais le problème est qu'il vire ce personnage de l'intrigue. Même la relation par rapport à Milo aurait pu donner quelque chose d'intéressant si Refn s'était pris la peine de l'approfondir. Au final, cette descente aux enfers paraît un peu facile, pas très inspirée.


La mise en scène sauve pas mal de meubles. J'avais en tête une caméra bien plus épileptique que ça. Finalement, même quand ça tremble, Refn parvient à rendre son action lisible, et son découpage survolté ne nuit en rien l'appréciation des images ni leur compréhension. Et même, l'on peut constater que l'auteur danois a déjà ses petites manies avec des lumières néons et que l'esthétique de son film le préoccupe déjà. Ses acteurs sont bons, spontanés, naturels, ils apportent beaucoup de choses au film. En entendant la musique du menu DVD, j'ai eu peur, mais finalement, même si on n'échappe pas à quelques morceaux, ça n'est jamais désagréable, parce que Refn ne la fait pas durer inutilement.


Bref, je sors déçu de ce revisionnage du premier volet de la trilogie "Pusher" : le scénario perd toute sa consistance arrivé au milieu de l'histoire, ce qui fait qu'on tourne en rond en attendant que l'auteur veuille bien donner une conclusion. C'est dommage parce qu'il y avait des éléments intéressants, comme ce duo de héros ou encore la mise en scène jamais désagréable. Dommage.

Fatpooper
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le 15 mai 2016

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