Troisième et dernier film de la trilogie Pusher, le personnage principal est cette fois Milo, le caïd serbe, le seul à avoir été présent depuis 1996. Cette fois, après une intro ironique chez les Narcotiques Anonymes, où il dit guérir de son addiction à la drogue car il prépare la soirée d'anniversaire de sa fille, il parait à côté de ses pompes. C'est un dealer à l'ancienne, qui vivait uniquement sur la vente de cocaïne, et il se fait livrer à tort de l'ecstasy, drogue qu'il ne connait pas, et que ses associés vont soutenir mordicus que c'est le business d'avenir...
Encore une fois, le film parle du respect, non seulement d'un caïd vis-à-vis de sa hiérarchie, mais aussi par rapport à sa fille dont on voit très vite qu'elle est pourrie-gâtée, et dont on ne sait vraiment si son amour envers son paternel est sincère ou intéressé.
C'est porté par l'impeccable Zlatko Burić, qui a l'air tout le temps blasé, et qui est le seul acteur a avoir joué dans les trois films, et il sera aussi dans le remake réalisé en 2012 ! C'est un peu un ours, dont la mollesse cache en fait une grande violence, et un sadisme à faire froid dans le dos. Si on excepte une scène à la limite de l'insoutenable à la fin, un genre de guide pour faire disparaitre des corps sans encombres, c'est peut-être le film le plus léger en sexe et violence.
On suit constamment Milo, qui vit à la fois à l'ancienne manière et qui a du mal à s'allier aux nouveaux et jeunes dealers dont le manque de respect à son égard l'irrite. La réalisation de Nicolas Winding Refn est également à l'image de ce type ; plus calme, sauf dans les moments où il replonge dans la drogue, et là, ça redevient énergique. La musique est aussi dans le ton des deux premiers films.
On a quelques références comme le bref retour de Kurt le con, mais Pusher III peut être vu sans aucune référence à ses prédécesseurs.
Mais du coup, le film est peut-être un peu plus ennuyeux, ne proposant pas de réels enjeux, déplaçant la question du respect sur un homme plus âgé, pris entre la tenaille de sa fille et de la nouvelle génération de dealers. C'est tout de même de qualité, mais un ton en-dessous de Pusher II.