Discrètement sorti sur nos écrans en septembre 2011, Putty Hill est le second long métrage de son auteur, Matthew Porterfield, mais le premier que l'on peut vraiment voir (Hamilton, son premier essai, étant toujours inédit par chez nous). Sous sa forme d'abord très intrigante de faux documentaire, il s'agit d'une sorte de chronique sociale sur la population blanche, pauvre et délaissée, de la ville de Baltimore, Nord-Est des États-Unis. L'argument initial est le décès tragique d'un jeune homme de 24 ans suite à une overdose. Matthew Porterfield recueille les paroles de ses proches à l'approche des funérailles, et dresse davantage le portrait de leurs existences que celle du disparu, de plus en plus mystérieux au fil des interviews, mais dont l'absente présence est plus que jamais palpable lors de la très belle scène finale où deux adolescentes s'introduisent dans sa maison. Le jeune cinéaste, également originaire de Baltimore, ville qu'il sait joliment filmer, mêle ces interviews à des scènes illustrant le quotidien de cette frange à la dérive de la population. De l'ensemble se dégage une ambiance singulière très rapidement saisissante, notamment due à cet ancrage dans le réel si particulier...lire la suite de la critique.