Une nostalgie un peu trop manichéenne
« Une nostalgie un peu trop manichéenne »
Imprégné d'une nostalgie prononcée, Qu'elle était verte ma vallée permet au cinéaste de dériver un peu du western pour lequel il est célèbre. Ce film aux 5 Oscars n'est pas, selon moi, un chef d'œuvre mais reste plaisant. C'est en effet sans difficulté que l'on rentre dans l'histoire narrée par Roddy McDowall sur son enfance dans la communauté d'une ville chaleureuse. Mais la vision mélancolique de la perte de la famille, de l'innocence de l'enfance et de la « bonne vieille franquette du pays » agace. Ford met en scène effectivement un univers idéalisé rempli de clichés qui romp avec la logique du classicisme prôné. Même si le récit se construit sur une narration basée sur les souvenirs, le coté caricatural des séquences pose une barrière entre le spectateur et l'histoire. Les mineurs qui chantent quand ils sont contents, font les yeux noirs lorsqu'ils sont en colère, le père sévère mais juste etc... tout cela tend à une histoire orientée parfois d'avantage vers le récit manichéen qu'autobiographique.
Le film met néanmoins en place quelques séquences intéressantes grâce leurs débats d'opinions. La vision discutée sur le syndicat ou le réquisitoire contre la religion apporte un grand plus au film, qui prend donc à certains moments une tourne politique.
Bien Qu'elle était verte ma vallée souffre d'une vision trop simpliste et d'une nostalgie quelquefois pénible, son histoire idéaliste et ses quelques moments politiques font néanmoins de ce film, une œuvre appréciable.