Je vais en étonner plus d'un, peut-être l'êtes-vous, lisant cette petite critique du 4e ou 5e volet (c'est selon) de la franchise consacrée à la Panthère Rose et à l'impayable Inspecteur Clouseau.
Je vais en étonner plus d'un mais ... avouons-le, de grâce, si vous avez déjà vu le film, le film vous a déjà étonné autant que moi. S'il n'en est rien, cessez de lire et allez le voir: il va vous étonner !
J'ai hésité à lui mettre un de mes fameux 5 baccarat, que je réserve dans ma notation Sens Critique aux films à la fois géniaux et nullissimes. Il n'en est rien cependant car ce film pourtant si typiquement Sellers-style est étonnant !
Vous l'avez compris, le maître mot, le mot-clef, est étonner.
Au sens figuré très actuel: il m'a surpris. Au sens étymologique très oublié: Il m'a infligé l'une des plus fortes décharge de rire et de délire jamais reçues !
Écoutez plutôt le pitch:
Le Commissaire Dreyfus laissé à l'asile psychiatrique à la fin du dernier volet en date s'en évade pour fonder avec nombre de criminels notoires qu'il libère une organisation criminelle digne d'un James Bond. Pendant ce temps, Clouseau devenu commissaire est dépêché à Scotland Yard pour enquêter sur un meurtre qui n'en est pas un.
À ce moment de l'intrigue, on se demande avec raison où l'intrigue veut en venir.
C'est alors que Dreyfus dérange le président des USA en plein match télévisé de football pour exiger la tête de Clouseau faute de quoi il détruira le monde à l'aide d'un rayon mortel qu'un génie de la fission nucléaire a été contraint d'inventer pour lui. Recherché par tous les tueurs du monde, échappant miraculeusement à chacun d'eux, Clouseau devra mettre un terme au sinistre plan du pire de ses adversaires ... son ex-patron !
Toute ressemblance avec un James Bond défoncé aux pires drogues existantes - et, en un sens le film Spectre - serait fortuite (en tout cas pour le film de 2015 qui a dû trouver original de penser le retour de Blofeld sur le modèle de Dreyfus).
Fou, plus fou que tous les autres volets de la saga, Quand la panthère rose s'emmêle atteint un seuil de démence et un point de non-retour qui contraindront Blake Edwards à le mettre sous parenthèse pour justifier le suivant volet.
Tout y est fou: Dreyfus criminel qui disparaît dans un dernier clignement d'oeil et Herbert Lom plus déluré et cabotin que jamais, le majordome travesti, les tueurs qui s'entre-tuent ou couchent ensemble (Omar ? Ch'arriiiiiive ! :D ), le président américain obsédé par les résultats des match de football, les enquêteurs de Scotland Yard qui jettent l'éponge épuisés par les frasques de Clouseau, Kato un peu absent mais toujours aussi dingue et son cortège de ralentis tonitruants, l'intrigue qui bat la campagne très vite pour faire comprendre au spectateur qu'il n'y a aucun sens à chercher, jusqu'aux génériques de début et de fin qui s'invitent au cinéma pour mieux parodier tous les grands chef-d'oeuvres du 7e art !
Un volet carnavalesque qui fait passer Thor Ragnarok pour de la piquette !
Il ne ravira pas les fans de la Panthère, c'est certain !
On se demande, en le voyant, jusqu'où peut aller l'humour. Si l'on peut accepter qu'un film parte dans tous les sens uniquement parce que c'est une comédie et l'on est longtemps perplexe.
Il ravira les fans du fou Peter, c'est encore plus certain !
Car ce volet porte bien plus sa marque que tous les autres, à des milliers d'années-lumière du premier film où il se fondait dans un décor aussi propice à lui qu'à David Niven, qui lui volait la vedette.
La Panthère s'emmêle, pis encore, elle s'enfurie et rejoint Dreyfus dans une antre de la folie qui ferait fuir un Carpenter burné !
Entre dans la danse !