On entend mieux baiser les chats.
J'ai exactement le même problème avec les films noirs de l'après-guerre qu'avec le western à papa. L'oeuvre en question aura beau être irréprochable, je n'arriverai pas à me plonger dedans ou à ressentir la moindre petite émotion, à quelques exceptions prêtes. Je n'y peux rien, c'est plus fort que moi. Issu de l'école des Peckinpah, Leone, Scorsese, Coppola et Tarantino, j'ai besoin de sang, de poudre, de sueur, et non d'ambiance feutrée ou de naphtaline. Les mecs qui se raidissent et qui ne pissent pas le sang quand ils se font dégommer, désolé, j'ai du mal. Mais ne vous inquiétez pas, je vais prendre rendez-vous chez un spécialiste, ça ne peut plus durer, cette histoire !
Tourné par John Huston en lieu et place de "Quo Vadis", "Quand la ville dort" est l'adaptation d'un roman noir écrit par W.R. Burnett. Bon, j'aime pas dire du mal mais le film de Huston a effectivement énormément de qualités. Déjà visuellement, le cinéaste brossant une belle atmosphère de film noir, bien aidé par la superbe photographie de Harold Rosson.
Ensuite, s'il pourra paraître prévisible à un spectateur d'aujourd'hui, le scénario signé Ben Maddow et John Huston lui-même pose les bases du genre prolifique des films de braquage, enchaînant les passages obligés qui feront la renommée des classiques à venir, se concluant de plus sur une très jolie fin.
Pour finir, le casting a également une sacrée gueule, qu'il s'agisse de Sterling Hayden, de Sam Jaffe ou encore de Louis Calhern, ils sont tous impeccables. Nous avons même le droit à une courte participation d'une Marilyn Monroe en cours de starification.
Oui, "Quand la ville dort" est objectivement un très bon film et mérite sûrement sa réputation de classique du film noir. Sauf que voilà, j'ai beau essayer, je n'arrive tout simplement pas à me passionner pour une oeuvre trop propre pour moi mais avec qui je tenterai ma chance à nouveau, dans de prochaines années.