Thriller tranquille, il semble être inspiré des films de Scorsese, Ferrara, voir du Brooklyn's Finest de Fuqua et surtout du Little Odessa de James Gray. Le tour de force du réalisateur belge est d'être au niveau de ses inspirateurs en installant une ambiance dans la même veine, tout en utilisant les codes du genre à son avantage, allant jusqu'à justifier la violence. Le casting colle au scénario et les plans, la lumière sont léchés.
On s'identifie évidemment au personnage calme, taciturne mais visiblement efficace qu'est Bob, joué par un Tom Hardy correct mais sans plus. Son attitude finale, qui tombe sur nous comme une évidence si on a réussi à rassembler les indices disséminer pendant le film, devient un choc si on a pas fait attention. Et c'est là toute la force du scénario. Il sautille, se construit lentement et finit par nous montrer un homme qui est prêt à être flexible, prêt à recueillir un chien battu, avenant même avec des gangsters mais qui n'hésite pas à prendre des décisions radicales. Pour faire simple, les évènements se présente à lui et il fait ce qu'il y a faire. Et là l'ambiguïté du scénario nous met face à la solution du meurtre quand une personne ne s'arrête pas de provoquer, de profiter des plus faibles, de forcer les choses, de se comporter comme un voyou. Que ferions-nous ?
Au fond sans y paraître ce film fait une proposition qui pourra paraître scandaleuse : la violence est utile et justifiable. Les gangsters le respectent pour cela. Cette justification est assorti tout de même du poids porté par le héros. Il n'y a même pas d'Enfer, simplement le rejet de Dieu. On touche presque à quelque chose de spirituel, de profond. Tuer quelqu'un ne fait pas de vous quelqu'un de mauvais, tout dépend des circonstances semble nous dire le film. En revanche, cela fera de vous quelqu'un de damné.