Le pire, c'est que je m'en veux presque de lui attribuer cette note, mais même une seconde étoile était vraiment difficile. Sympa l'idée de situer l'intrigue dans les années 70, mais hormis pour quelques costumes et souligner le manque de moyens techniques et informatiques de la police de l'époque, cet aspect n'est que peu exploité, comme le cadre charentais, agréable à l'œil et dépaysant, surtout lorsqu'on vit en région parisienne, sans que l'on puisse pour autant parler de point fort. Il y a des aspects intéressants, notamment dans la volonté de représenter l'hystérie collective frappant la petite ville suite à ces meurtres atroces
(au risque de tomber parfois dans le n'importe quoi, comme l'attaque aux fusils contre les corbeaux)
mais cela est tellement forcé, tellement caricatural dans la représentation des habitants et leur mentalité (que l'homosexualité soit quelque chose de peu populaire sous Giscard, soit, mais de là à limite condamner les personnes condamnées en place publique, n'exagérons rien!).
On a l'impression qu'Elisabeth Rappeneau (pourtant scénariste de l'excellent « Le Sauvage ») navigue à vue, en espérant que les quelques éléments positifs suffiront à rendre le téléfilm de bonne qualité : ça n'est pas le cas. Dommage pour Sophie Quinton, héroïne relativement intéressante mais au goût d'inachevé, quelques seconds rôles (notamment Lionnel Astier) et une certaine noirceur assumée dans le regard, mais lorsqu'on prend le risque d'une écriture aussi approximative voire grossière, dans le récit comme les dialogues, on ne peut guère espérer des miracles, à l'image d'une révélation concernant l'idée du tueur, déjà éventée pas mal de temps auparavant, à laquelle vient s'ajouter un dénouement bâclé au possible, laissant de très nombreuses zones d'ombre quant aux motivations de ce dernier. Dommage, « Quand vient la peur » avait son petit truc à lui, même si l'on se demande encore ce qui a pu justifier ces presque 180 minutes quand une centaine auraient largement suffi. Dispensable.