Quand vient l’automne fait partie des très bons films de Francois Ozon car son pouvoir d’évocation est immense.Se découvrant par strates, il arrive à nous faire réfléchir sur le dysfonctionnement familial mais également sur les mouvements du cœur face à des drames de la vie, tout en mesurant l’impact de mensonges de taille entre deux amies de longue date. Hélène Vincent a reçu une composition de taille où elle réussit à faire passer la lumière comme les failles intimes de son personnage cabossé par la vie depuis son passé dur à porter qu’elle assume avec sa meilleure amie et son petit fils.Pierre Lottin, campe de façon extraordinaire Vincent dont le rôle de « fils de substitution » pour l’amie de sa mère malgré son séjour en prison et ses erreurs quotidiennes est décisif pour son maintien dans la société. François Ozon aimant à rappeler que les raisons du cœur vont au delà de la moralité et de la justice dans certaines situations. Sans effets spéciaux, dans le cadre de la campagne bourguignonne, la dramaturgie s’enchaîne inexorablement et rappelle au spectateur que de micro-événements peuvent profondément changer des existences d’individus où la recherche d’un équilibre pour la famille, des valeurs peut s’avérer déterminant. Josiane Balasko, Ludivine Sagnier ou encore Sophie Guillemin offrent également des prestations de qualités même si elles ne sont pas aussi creusées que celle d’Hélène Vincent. Je retiendrai cette sensation d’ambivalence dans Quand vient l’automne car comme disait l’autre selon que vous soyez puissant ou misérable, etc… mais aussi cette sensation d’apaisement à la toute fin du film car le principal a été préservé malgré ces arrangements avec la réalité de circonstance.