Comme le titre à double-sens l’indique, nous sommes en automne (la saison) mais aussi l’automne de la vie de l’héroïne. Michelle (Hélène Vincent) est une retraitée qui a quitté Paris pour vivre dans la campagne bourguignonne où elle mène une vie tranquille, entre les visites quasi quotidiennes de sa copine Marie-Claude (Josiane Balasko), qu’elle accompagne régulièrement voit son fils Vincent (Pierre Lottin) en prison, son potager qu’elle néglige, et les balades en forêt. C’est lors d’une de ces balades qu’elle ramasse des champignons en prévision de l’arrivée de sa fille Valérie (Ludivine Sanier), venue lui amener pour les vacances son petit-fils Lucas (Garlan Erlos), qu’elle adore. L’arrivée de sa fille, ses rebuffades constantes envers sa mère, laissent bien à penser au spectateur qu’il existe un vieux contentieux entre la mère et la fille. En outre, Valérie en plein divorce, sans travail et aux abois financièrement est à fleur de peau. Cependant, rien ne laisse prévoir ce qui va se passer ensuite. Valérie est restée à la maison pendant que Michelle et Lucas sont allés se promener en forêt. A leur retour, les secours sont devant la maison de Michelle : Valérie a fait un malaise et doit être hospitalisée pour intoxication alimentaire. Les analyses montrent qu’il s’agit d’un empoisonnement dû aux champignons que Valérie est la seule à avoir consommés, ni Michelle (qui n’y avait pas touché suite aux critiques incessantes de sa fille), ni Lucas, qui n’aime pas ça, n’en ayant consommé. Valérie s’en sort mais sa réaction ne se fait pas attendre : elle repart aussitôt pour Paris en emmenant Lucas, accusant sa mère d’avoir voulu la tuer.


Michelle est effondrée. Elle tente de contacter sa fille en vain.


Marie-Claude soutient son amie tant qu’elle peut lui proposant les services de Vincent qui vient de sortir de prison et a besoin de prouver qu’il a un travail honnête. Michelle engage alors Vincent comme homme à tout faire : s’occuper du jardin, couper et ranger le bois, ranger la maison, ce qu’elle n’a plus la force de faire elle-même, ce dont Vincent s’acquitte à merveille.


Plusieurs mois s’écoulent sans nouvelles ni de Valérie ni de Lucas. Michelle décide alors de rendre visite à sa fille qui occupe son ancien appartement à Paris mais celle-ci l’éconduit et refuse de lui confier à nouveau Lucas.


Vincent, plein de reconnaissance pour Michelle, constate qu’elle s’enfonce un peu plus chaque jour dans la dépression et, sous le prétexte d’aller chercher du travail à Auxerre, il prend le train pour Paris et décide de rencontrer Valérie à qui il fait la leçon.


On ne saura jamais ce qu’il s’est vraiment passé entre eux mais, lorsque Vincent revient, un coup de téléphone apprend à Michelle que sa fille est morte, tombée du balcon de son appartement au 3ème étage.


La police conclut soit à un accident soit à un suicide, Valérie étant instable e fragilisée par son divorce.


Mais, au cours d’une discussion entre Marie-Claude et son fils, celui-ci lui avoue à demi-mot qu’il est le responsable de la chute de Valérie.


Lucas, qui a préféré rester en France avec sa grand-mère avec qui il s’entend bien, plutôt que de partir avec son père qui vit et travaille à Dubaï, intègre l’école du village et Vincent devient, en quelque sorte, son grand-frère, allant le chercher et le ramenant de l’école, jouant au foot avec lui. Michelle, reconnaissante pour ce qu’il fait pour Lucas, lui prête de quoi acheter le bar-tabac de ses rêves.


Michelle révèle à Lucas son passé : elle est une ancienne prostituée, ce qui est la source du rejet que Valérie avait pour elle.


Après que Valérie soit morte, sn fantôme lui apparaît plusieurs fois, lui reprochant d’être la cause de sa mort.


Lorsque Marie-Claude, qui n’a toujours rien dit sur la culpabilité supposée de Vincent dans la mort de Valérie, apprend que Michelle a prêté à Vincent l’argent nécessaire pour acheter le bar restaurant de ses rêves, elle fait un malaise. Emmenée d’urgence à l’hôpital, on découvre qu’elle a un cancer avancé et, sur son lit de mort, confie à Marie-Claude ses doutes sur la culpabilité de Vincent.


Mais Michelle, qui a très bien compris de quoi il s’agissait, ne change rien à la confiance qu’elle a mise en lui.


Plusieurs années après, Lucas adolescent (Paul Beaurepaire), revient pour des vacances de Paris où il fait des études d’histoire de l’art. Vincent vient l’accueillir à la gare. Au repas, Michelle lui annonce qu’elle lui lègue sa maison. Après le repas, ils se rendent pour une balade en forêt et Michelle, peu avant de mourir, voit Valérie lui apparaître une dernière fois. Elle lui a pardonné.


Mon opinion


Je crois que je n'ai jamais été déçu par un seul des films de François Ozon, toujours très différents de l'un à l'autre. Pour moi, ses meilleurs resteront 8 femmes et Dans la maison et Frantz. J'ai beaucoup aimé Quand vient l’automne. On y retrouve tout ce qui fait, malgré leurs différences, la « patte » d’Ozon : les non-dits, l’ambiguïté sur laquelle il joue comme un chat avec une souris. Tous les acteurs sont excellents. Outre Hélène Vincent et Josiane Balasko, parfaites, j'ai découvert Pierre Lottin, une force brute et mutique qui m'a fait penser aux meilleurs Depardieu (quand il était encore fréquentable). Quant au petit Garlan Erlos (Lucas), je l'ai trouvé vraiment excellent. Je regrette cependant ces rebondissements inutiles dont on se serait passés : le doute tardif de la fliquette qui revient interroger le petit Lucas sur une vidéo qui aurait pu incriminer Vincent, Le retour de Lucas à 18 ans. Ces développements, qui sont autant de longueurs inutiles, alourdissent un film qui aurait été parfait sans cela.


Roland Comte

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