Permis de Tuer
Cette vingt-deuxième mission pour l'agent Bond, Quantum of Solace, a la particularité d'être une suite directe à son prédécesseur, le remarquable Casino Royale, permettant à l'agent britannique...
le 23 nov. 2014
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De Sienne à la Bolivie en passant par Haïti et l'Autriche, James Bond cherche à contrecarrer les plans de Dominic Greene, un magnat de l'écologie au service de la mystérieuse organisation criminelle Quantum, et à venger la mort de Vesper au passage, quitte à désobéir aux ordres du MI6.
Se joindra à lui Camille Montes, une bolivienne qui a un compte personnel à régler avec Medrano, un général qui requiert les "services" de Greene pour rétablir sa dictature.
Casino Royale avait visiblement placé la barre trop haut (et bénéficié de l'effet de surprise, avouons-le). Cette suite directe est un film bien plus court, et loin d'être aussi posé et raffiné que le précédent. Marc Forster a été en quelques sortes pris de "greengrassite" (du nom du réalisateur des deux derniers films de la trilogie Jason Bourne avec Matt Damon) pour les principales scènes d'action, elles sont filmées à la shaky-cam et surcoupées au montage, et ne sont ainsi pas toujours très lisibles. Au moins on ne pourra guère lui en vouloir d'avoir voulu innover, mais il eût mieux valu le faire d'une façon un peu moins rude pour l'identité visuelle de cette franchise qu'il convenait de ménager après un reboot transformé en réussite. Il a cependant fait des choix judicieux de mise en scène et de montage en-dehors des scènes d'action, il faut quand même le mentionner.
Mathieu Amalric, aussi surprenante que soit sa présence au casting, n'était peut-être pas le meilleur choix pour incarner un ennemi bondien, le sien manque peut-être un peu de charisme (son bras droit à moumoute très visible c'est encore pire) mais demeure plutôt imprévisible à en juger par la folie furieuse dont il fait preuve à la fin. Le thème musical du générique est assez peu mémorable et décevant (aucune mélodie marquante), en fait il tombe à plat, si on veut l'écouter à part c'est mieux SANS les voix d'Alicia Keys et de Jack White (choisis quasiment au dernier moment...). Signe des temps, il y a toujours cette infection de placement de produit (et à ceux qui trouvent toujours que ça manque de gadgets improbables, je leur dirais que l'appareil photo du C902 de Bond a une résolution incroyable, de nuit et d'aussi loin, par rapport à ce que c'est dans la réalité...). Le scénario est trop convenu car il a hélas souffert de la grande grève des scénaristes de 2007-2008, Marc Forster et Daniel Craig ont dû le terminer eux-même alors que ce n'est pas leur métier.
Mais, passé un premier choc de cinéma d'action assez déstabilisant (et ils ont encore bousillé une magnifique Aston Martin DBS V12 au passage...), on peut voir que Daniel Craig pète toujours la forme, il est toujours aussi convaincant, tant dans l'action que dans les scènes plus posées, tout comme Giancarlo Giannini (pour la dernière fois hélas, la franchise se débarrasse bien tristement de lui), Jeffrey Wright et l'irremplaçable Judi Dench, jamais inutiles. Et Olga Kurylenko, pourtant très loin de la classe et de la subtilité d'Eva Green, étoffe cependant un peu mieux son rôle qu'à son habitude (et n'a même pas besoin de se dévêtir cette fois). Et Gemma Arterton (bien mignonne au demeurant) ne fait hélas pas long feu mais elle a quand même droit à une belle mort, réminiscente de celle de Jill Masterson (Shirley Eaton) dans Goldfinger.
J'allais oublier de parler du plat de résistance : la scène grandiose au festival d'opéra en plein air de Bregenz au bord du lac de Constance, où Bond espionne le réseau ennemi qui tient sa réunion en pleine représentation de Tosca avant de les démasquer. Du vrai espionnage oui, ça faisait longtemps, pour le coup ça relève vraiment le niveau.
Au niveau des autres morceaux de bravoure, les poursuites remplissent largement le cahier des charges en matière de sensations fortes, faisant pratiquement tout le temps appel à l'inventivité et à la dextérité de Bond pour qu'il puisse s'en sortir, vu que ni son canot à moteur haïtien ni son avion à hélices ne sont armés.
Et la scène de fin est plutôt inattendue connaissant Bond, et offre une véritable alternative morale pour le personnage.
Un épisode que je me surprend à apprécier un peu plus à chaque visionnage, même s'il n'est pas aussi réussi et marquant que son prédécesseur.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Bond, James Bond, Le catalogue des armes improvisées, Un film, une réplique, Ils ont failli s'appeler ... et Un film, un morceau
Créée
le 7 avr. 2011
Modifiée
le 2 sept. 2012
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