Un shériff fédéral, accompagné de ses deux frères, se rend à Tombstone pour enquêter sur les agissements d'une bande douteuse menée par une grande propriétaire, qui dirige officieusement le territoire.
Un western plutôt atypique, qui tire sa force de deux particularités ô combien précieuses.
D'abord, une densité impressionnante pour une longueur si faible (à peine 1h20), qui se manifeste dans la psychologie élaborée et raffinée de ses personnages, dans sa vision dure et cruelle du crépuscule de l'Ouest, dans ses thématiques nombreuses mais traitées avec une égale qualité (la fraternité, l'amour impossible, l'aliénation d'individus dont l'incapacité à s'adapter à l'ère civilisatrice vient autant d'eux que du destin, le remords et le regret), et dans ses nombreux sous-textes (notamment sexuels) appréciables.
Ensuite une forme magnifique, d'un noir et blanc somptueux, par laquelle Fuller prouve sa maîtrise de la caméra et rend le rythme lent et cérébral du métrage particulièrement enivrant. Elle lui permet également de rendre épiques et haletants les quelques moments de frictions, notamment un face-à-face final d'anthologie.
Je lui aurais bien mis une note encore supérieure, pour souligner sa qualité exceptionnelle, mais un happy-end aussi inconvenu qu'incohérent avec le reste du discours est venu me gâcher partiellement le plaisir.
Connards de producteurs.