Dans le Paris des années folles, une jeune femme voit son époux jeté en prison pour trafic d’art. Sans le sou, elle est recueillie par un couple anglais en apparence respectable. Sauf que le mari lubrique compte bien profiter de sa nouvelle « pensionnaire »…
« Quartet » démarre avec les meilleurs intentions. Une reconstitution sympathique des années 20, où chacun parle sa langue (les Français parlent français, les Britanniques et Américains parlent anglais entre eux). Une tension bien implantée, qui aurait pu donner lieu à de subtils jeux de non-dits comme James Ivory en a souvent fait usage dans sa carrière. Un pitch potentiellement vénéneux.
Malheureusement la sauce ne prend pas. En cause, le scénario qui traîne en longueur, et ses dialogues qui manquent de finesse. Les motivations des personnages ne sont pas toujours claires, avec des comportements qui sautent parfois du coq à l’âne, et l’intrigue avance peu. D'autant plus que les acteurs n’aident pas vraiment. On apprécie Maggie Smith (qui n’a pas toujours eux des cheveux blancs !), mais son rôle est quelques peu effacé.
Le projecteur est braqué sur Isabelle Adjani, qui apparait ici comme s’étant trompée de plateau. L’actrice pâlotte est censée incarner une Créole (!!!) tourmentée entre deux hommes. Ses réactions face à son protecteur oscillent violemment en permanence, si bien que l’on ne sait pas si elle est sincèrement éprise de lui, ou si elle le manipule pour avoir de l’argent... et elle ne semble pas le savoir non plus. Cependant cela ne semble pas choquer Alan Bates, qui joue très sérieusement face à une Adjani souvent à l’Ouest et en emphase ! En résulte une protagoniste antipathique, envers laquelle on éprouve peu d’intérêt… On préfèrera « Possession », sorti la même année, où le jeu hagard et halluciné d’Adjani conviendra bien mieux.
Il s’agit donc d’une œuvre très mineure pour le tandem Merchant / Ivory, qui nous a habitué à bien mieux.