Après "Un chat à neuf queues" déjà plus décevant que "L'Oiseau au plumage de cristal", Dario Argento vient clore sa trilogie animalière avec ce film, sorti en 1971, qui est, comme le précédent, pas mal mais sans plus. Je dirai que celui-ci et le précédent du réalisateur, sont, pour l'instant, les plus sobres qu'il ait fait et que j'ai pu voir. À la fois dans l'histoire mais aussi dans la mise en scène, je trouve que le réalisateur use bien moins de son style et de ce qui fait son charme. Malgré tout, la mise en scène reste tout de même très bonne, c'est indéniable, et on repère la patte du réalisateur, notamment dans l'écriture des personnages. Effectivement, dans presque tous ses films, nous avons un personnage homosexuel, ici dans la peau d'un détective privé qui ne manque pas d'ailleurs de faire remarquer que son homosexualité ne l'empêche pas de faire correctement son travail et d'affronter le danger,
et puis un personnage féminin fort, ici dans la peau de l'assassin (comme très régulièrement chez le réalisateur).
Malgré tout, j'ai eu du mal à accrocher à l'histoire. Enfin je trouve que le scénario, par rapport aux autres films du réalisateur, n'est pas assez immersif, on a du mal à rester accrochés à cette histoire qui n'est pourtant dans l'ensemble pas trop mal. Je pense que cela vient aussi du jeu d'acteur qui est trop mou dans l'ensemble. J'ai en effet eu beaucoup de mal avec Michael Brandon et Mimsy Farmer que je trouve trop froids et blasés et qui ne passent pas assez d'émotions. En revanche, j'ai beaucoup apprécié le jeu de Jean-Pierre Marielle et de Bud Spencer (casting plutôt hétéroclite et surprenant d'ailleurs). "Quatre mouches de velours gris" n'est donc pas mauvais mais pas non plus le plus marquant du réalisateur.