⚠️ Une maintenance est prévue ce Mercredi 4 décembre de 9h00 à 13h. Le site sera inacessible pendant cette période.

L'atout premier du film de Sorogeyen, ce sont d'abord les personnalités de ses deux flics. A l'heure où de plus en plus de réalisateurs ne prennent pas le temps de camper leurs personnages, Que Dios nos perdone nous offre, à l'instar des deux inspecteurs de La Isla Minima - un autre très bon polar ibérique - un duo d’enquêteurs aux personnalités riches et antinomiques.
A ma gauche, Alfaro. Un sanguin ! Pour le moins. Adepte du rentre dedans en guise de discussion et doté d'une patience proche de zéro, c'est d'abord un corps puissant et une grande gueule. Une personnalité en trompe-l’œil : la carapace et les outrances du personnages laissent bientôt entrevoir ici et là des faiblesses cachées.
Tout le contraire de Velarde. Lui, on voit tout de suite que quelque chose ne tourne pas rond : le regard fuyant, la parole bégayante, il ne semble pas gâté par la nature, du moins pour exercer sa mission consistant à poser des questions avec l'autorité requise. Ses difficultés avec la gent féminine et ses méthodes de travail psychorigides venant compléter un portrait à la limite de l'autisme. Mais là aussi, le bonhomme n'est pas taillé d'un seul bois. Velarde, au delà de ses failles apparentes - et qui se verront confirmées à plusieurs occasions au cours de l'histoire - est sans aucun doute, du fait de son opiniâtreté, de sa clairvoyance, le maillon fort de la chaine d'inspecteurs qu'il compose avec Alfaro et deux autre collègues de la Crime.
L'intérêt du film, dès lors, va en grande partie reposer sur la manière dont ces deux personnalités vont travailler ensemble et sur ce qu'ils vont nous révéler d'eux-mêmes - de leurs forces ou de leurs faiblesses - au gré des péripéties que livrera leur enquête.


Bien sûr, le film repose aussi sur un scénario solide quoique sans grande surprise : une histoire glauque, tortueuse dans un Madrid chauffé à blanc par la canicule et une visite papale pas du goût de tout le monde. Il s'appuie également sur une mise en scène qui permet au réalisateur espagnol de mettre en valeur son sens du cadre et des choix de narration parfaitement adaptés au récit. Bref, un thriller noir, très noir, on ne décroche pas deux heures durant.


Mais au final, je retiendrai surtout ces deux flics - Alfaro et Velarde - des personnages convaincants, avec de la chair et des tripes.


Histoire/scénario : 7/10
Mise en scène/réalisation : 8/10
Personnages/interprétation : 9/10


8/10 +

Theloma
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Une affiche à l'image du film, Les meilleurs films de 2017 et Mon top 1000

Créée

le 10 août 2017

Critique lue 3.1K fois

46 j'aime

17 commentaires

Theloma

Écrit par

Critique lue 3.1K fois

46
17

D'autres avis sur Que Dios nos perdone

Que Dios nos perdone
Sergent_Pepper
6

Je vous salue mamie.

Il y a mille et une façon de rater un film, dont une, particulièrement ironique, qui consiste à le faire à la suite de trop bonnes intentions. Que dios nos perdone, on s’en rendra compte bien tard,...

le 18 août 2017

32 j'aime

10

Que Dios nos perdone
limma
8

Critique de Que Dios nos perdone par limma

Deux policiers enquêtent sur un tueur en série, violent et macabre, pris entre l'amour de sa mère et la haine des femmes. Par le biais du thriller classique, le metteur en scène espagnol Rodrigo...

le 2 mars 2017

27 j'aime

9

Que Dios nos perdone
Jeannne
3

Que dios nos pardone...esta pelìcula

Un serial killer gérontophile sévit dans la capitale madrilène tandis que la ville, plombée par une chaleur infernale, prépare la venue de Benoît XVI . A la lecture du synopsis cela laissait...

le 16 août 2017

15 j'aime

Du même critique

Us
Theloma
7

L'invasion des profanateurs de villégiature

Avec Us et après Get Out, Jordan Peele tire sa deuxième cartouche estampillée "film d'horreur". Sans vraiment réussir à faire mouche il livre un film esthétiquement réussi, intéressant sur le fond...

le 21 mars 2019

108 j'aime

33

Ad Astra
Theloma
5

La gravité et la pesanteur

La quête du père qui s’est fait la malle est un thème classique de la littérature ou du cinéma. Clifford (Tommy Lee Jones) le père de Roy Mac Bride (Brad Pitt) n’a quant à lui pas lésiné sur la...

le 18 sept. 2019

97 j'aime

55

Life - Origine inconnue
Theloma
7

Martien go home

Les films de série B présentent bien souvent le défaut de n'être que de pâles copies de prestigieux ainés - Alien en l’occurrence - sans réussir à sortir du canevas original et à en réinventer...

le 21 avr. 2017

81 j'aime

17