Un serial killer gérontophile sévit dans la capitale madrilène tandis que la ville, plombée par une chaleur infernale, prépare la venue de Benoît XVI .
A la lecture du synopsis cela laissait présager un thriller haletant venu de la péninsule ibérique plutôt qu’outre atlantique pour changer. Dès la moitié du film, quand le bénéfice du doute n’est plus permis, cela s’avère être un thriller que l’on croirait parodique tant il semble imiter les codes du genre en les rendant grotesques. Tous les ingrédients stéréotypés y ont été mis pour que la recette prenne : duo de flics aux antipodes l’un de l’autre, l’un bègue et introverti, l’autre revêche et sanguin ; enquête qui piétine tandis que les meurtres continuent ; fausses pistes et scènes de tension, analyse d’indices et profilage, autopsies glauques. Sauf que cela ne prend pas et tourne au ridicule : scène rocambolesque dans le métro entre pèlerins et flics survoltés à la poursuite d’un tueur repéré presque par hasard, scène d’intimité grossière entre l’inspecteur solitaire et la femme de ménage de son immeuble, dîner sans intérêt entre le chef de la police et ses effectifs, révélation sur l’anatomie hors norme du tueur, le Razzie Award revenant au passage développé autour de la mort du chien du policier caractériel déjà terrassé par la tromperie de sa femme (variante du flic veuf) et aux prises avec l’alcool. Au lieu de créer peur d’un côté, compassion de l’autre chez le spectateur, cela ne suscite qu’incrédulité. Javier Pereira tire son épingle du jeu en l’espace d’une scène de meurtre où sa vélocité et son regard fou suscite l’effroi. Mais le dénouement final ne fera que gâcher ce qui n’était déjà pas brillant.
N’écrit pas Seven qui veut.