Quel tour de force ! Nous faire avoir de l'empathie pour deux flics atypiques et assez peu fréquentables qui malgré leurs défauts s'efforcent de faire leur métier ! Ben oui les flics sont des gens comme tout le monde avec leur travers et leurs problèmes, et ne sont pas à cet égard différents du commun des mortels. L'intrigue policière n'est ici qu'un fil rouge, mais elle est traitée avec sérieux, les aspects glauques n'ayant rien de gratuit (on n'est pas dans Seven), Une astuce de scénario (ou une facilité de scénario, question de point de vue) fait basculer le film dans sa seconde partie dans le film de sérial killer dressant un portrait hallucinant du tueur. Le contexte est présenté par petites touches sans aucune surcharge, délires papistes, violences policières. Certaines scènes sont hallucinantes comme celle ou Alfaro poursuit seul un suspect en parquant une centaine de pèlerins dans un coin de la gare. Le film est tellement bien fait qu'il nous en fait accepter la conclusion en forme de loi du talion, mais on a compris qu'on était décidément pas chez les bisounours et que ce n'était pas un plaidoyer mais une démonstration d'un profond mal-être social, car le film reste ancré dans la réalité, (on n'est pas dans Seven, bis). Chef d'œuvre