D'abord critique pour les Cahiers du cinéma, Claude Chabrol réalise à la fin des années 50 « Le Beau Serge » et « Les Cousins », films qui s'inscrivent dans le mouvement de la Nouvelle Vague. Dans les années 60, il signe un chef d’œuvre intitulé « Landru », film qui retrace la vie du tristement célèbre tueur en série. A la fin de la décennie, il entame la période la plus prolifique de sa carrière avec « Les Biches » et « La Femme infidèle ». En 1969, celui que l'on surnomme le « Hitchcock français » adapte un roman de Nicholas Blake, qui a pour titre « The Beast Must Die », un thriller policier paru en 1938 et traduit l'année suivante sous le titre de « Que la bête meure ».
« Que la bête meure » commence par un zoom arrière d'un petit garçon en ciré jaune qui s'amuse à attraper des crabes sur une plage, aucune musique, tout semble calme. En parallèle, nous découvrons le plan d'une voiture qui roule dangereusement vite, sur une musique de Brahms extraite de Vier ernste Gesänge, interprétée par Kathleen Ferrier. Les plans s'enchaînent et le contraste est visible. Les plans de la voiture apportent une ambiance effrayante tandis que ceux du garçon sont apaisants. Leur rencontre semble inévitable et le drame prévisible arrive : la voiture percute le garçon sur la route qui mène chez lui. Sans hésitation, Le chauffeur continue son chemin. Le père, devant le corps sans vie de son fils, crie de douleur. Cette scène glaçante donne le ton au reste du film.
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