Comme le dévoile l'affiche, Let There Be Light fut censuré pendant une trentaine d'années par le gouvernement américain, alors que John Huston propose-là un documentaire qui revient sur les blessés non pas physiques mais psychologiques de la Seconde Guerre Mondiale.
L'oeuvre est plutôt intéressante, notamment dans son envie de montrer que les dégâts et la boucherie de la guerre ne sont pas que physiques mais aussi, et énormément, psychologiques, renvoyant une image surement trop négative pour la vision du militaire d'alors. Il nous emmène dans un hôpital psychiatrique et nous montre des hommes touchés mentalement, ainsi que leurs médecins, et c'est cette vie-là que John Huston tente de montrer et faire partager.
Quelques séquences sont vraiment impressionnantes, à l'image de celle de l'hypnose ou des psychothérapie de groupe, et si John Huston se montre parfois maladroit (notamment dans le final) ça n'en reste pas moins assez puissant pour rester captivant. Là où il est aussi surprenant, c'est que finalement il n'est guère critique envers l'armée, il s'intéresse vraiment à l'humain et aux méthodes des médecins.
On trouve aussi une véritable authenticité dans le travail de Huston (et c'est aussi le cas pour les deux autres documentaires de ce genre qu'il a tournés) tandis qu'il est intéressant de le voir tenter quelques effets de style, notamment de zooms, avec sa caméra. Néanmoins l'essentiel se trouve vraiment dans la vision humaine que propose Huston, et c'est dans ce contexte-là que Let There Be Light trouve tout son sens.
Un documentaire vraiment intéressant dans son approche des blessés de la guerre, ici psychologiquement, et Huston va mettre en avant cette vie-là et le travail des médecins, et ce avec brio malgré quelques légères maladresses.
John Huston confiait alors "Durant le tournage j'avais vu des choses qui m'avaient profondément troublé. Je ne connaissais presque rien de la psychanalyse, (...). C'est alors que j'ai découvert l'inconscient. Je l'ai expérimenté avec l'hypnose, et j'ai alors su qu'un jour je ferais un film sur Sigmund Freud."