Le directeur d'un cabinet d'assurances convie ses employés à passer le week-end dans sa maison de campagne. Ce qui devait être au départ un agréable moment à passer entre collègues de travail révèle en fait une autre vérité ; le licenciement des plus gros salaires pour pallier à une crise économique...
Le fait que le film soit nommé comédie me gêne un peu car il s'agit en fin de compte d'un jeu assez macabre, où le but est finalement de virer les plus gros. Il y a quelque chose de l'ordre du sadisme à faire passer ce week-end collégial, ce que va comprendre le personnage de Daniel Auteuil, qui est en bas de l'échelle, donc à priori, il ne risque rien. On va dire que l'aspect humoristique est plus donné par le personnage incarné par Michel Piccoli, qui est le parrain très possessif d'Auteuil, qui ne peut pas vivre sans lui, et qui va s'incruster dans cette sauterie comme un chien dans un jeu de quilles.
Mais surtout, le film parle très bien de la période actuelle, celle qu'on vit, où les plus puissants sont montrés du doigt pour leur richesse, et qu'ici, la méthode pour les virer est non seulement humiliante, mais radicale.
Pour parler du film en lui-même, je le trouve très intéressant, mais aussi d'une platitude de mise en scène ; on croirait voir du théatre filmé, alors que c'est tiré d'un roman. Il n'y aucune idée de réalisation, c'est du champ/contre-champ tout simple, avec en tout trois décors (le cabinet/l'appartement d'Auteuil et la maison de compagne). Mais surtout, ce qui est insupportable, c'est la musique de Philippe Sarde, où il y a UN SEUL thème qui est répété, dupliqué, multiplié à l'infini, ad nauseam ; c'est à se vriller les oreilles !
Cela dit, il reste les comédiens, dont l'étonnant cabotinage de Michel Piccoli qui s'était fait un look à la Robert Hue, et ce sujet glaçant qui pourrait fort bien être appliqué aujourd'hui.