Le cinéaste russe célèbre la beauté d’un peuple par son génie du cadrage et du montage.
Sous forme d’une série de contes, il met en lumière la lutte de battants, ne se sentant stoppé ni contre l’aridité du désert, la charge du taureau ou les bottes éperonnées des occidentaux.
Eisenstein avait sans doute vu dans ce peuple tout le potentiel primal de la lutte des classes, aussi se donna-il la tâche ardue d’en retranscrire son épopée, picturale et opératique. Il est bien regrettable de n’avoir qu’une version inachevée de cette bible tant le potentiel de sa suite semblait énorme. Les quelques épisodes qui nous sont donnés demeurent néanmoins tous d’une grande beauté, atteignant la grâce par l’universalité qu’elles dégagent. La croyance du cinéaste dans sa mise en scène est totale et sa puissance n’a encore aujourd’hui rien perdu de sa superbe.
Un chef d'œuvre à (re)découvrir.