Making murderers
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C'est avec impatience et appréhension que je suis allée voir ce film. La raison de mon appréhension : je redoutais qu'il ne soit pas à la hauteur de mes attentes et qu'il tombe dans des clichés redoutables.
Au final, je n'ai pas du tout été déçue, j'ai même été surprise dans le bon sens du terme. Surprise par le soin apporté à la photographie, surprise par la profondeur du propos.
Queen & Slim c'est avant tout une histoire de justice, justice qui n'est pas respectée et qui par la même, va conduire à plusieurs délits. C'est un cri, une revendication, un appel qui devrait être entendu par tout un chacun, partout.
Queen & Slim c'est aussi le récit de deux personnes qui ont eu le malheur d'être là où il ne fallait pas être à un moment de leur vie.
Queen & Slim c'est enfin une ambiance qui vous enveloppe et vous transporte ailleurs.
Prenant place dans le contexte d'une Amérique du Nord de nos jours, ce premier long-métrage donne des frissons par ce qu'il dénonce. C'est avec tact et intelligence que la réalisatrice choisi de faire le portrait d'un pays dans lequel elle juge (à raison) qu'il faut que les choses changent.
La prouesse de Melina Matsoukas c'est d'avoir su transmettre et informer sans être virulente, c'est d'avoir su faire sourire comme remplir d'indignation. Il y a notamment de la poésie et un certain lyrisme qui infusent le tout auxquels il est difficile de rester insensible.
C'est à voir!
Anecdotes :
Lena Waithe a appelé son héroïne Queen, car à ses yeux toutes les femmes noires sont des reines. Quant à Slim, il s’agit d’un terme familier, un peu désuet par lequel les hommes noirs avaient l’habitude de s’appeler eux-mêmes. Ce ne sont pas les vrais noms des personnages et ce n’est qu’à la fin du film qu’on l’apprend. Ce choix délibéré, très symbolique, souligne le fait qu’on ne prête que rarement attention aux gens ou à leurs noms sauf quand cela nous importe.
Les autres personnages du film n’ont pas de nom, ils étaient définis dans le script uniquement par leur description ou leur fonction. La scénariste explique : "Il ne s’agissait pas tant de leurs noms, mais de ce qu’ils étaient. On appelle rarement les gens qu’on croise par leurs prénoms, on s’y réfère plus souvent en tant que personnes. Je voulais que le public se souvienne de qui ils étaient, ce qu’ils représentaient et pas de leurs prénoms".
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Créée
le 10 sept. 2020
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