New York,années 2000.Dorothy,jolie asiatique fauchée,se lance dans une carrière de strip-teaseuse dans un club du Queens fréquenté par les traders de Wall Street.Elle se lie d'amitié avec Ramona,ancienne dans le métier et vedette de la boîte.Mais Dorothy se met en couple et a un enfant,ce qui l'oblige à quitter le milieu.Quand son mec se barre elle est aux abois financièrement et doit retourner danser,mais la crise boursière de 2007 est passée par là et les conditions de travail sont devenues beaucoup plus dures.Elle renoue avec Ramona,les deux femmes décidant de monter une arnaque pour dépouiller leurs clients. Voici le dernier en date des trois films réalisés et écrits par Lorene Scafaria,la cinéaste s'étant inspirée d'articles de la journaliste Jessica Pressler puisqu'il s'agit d'une histoire vraie.On trouve parmi les producteurs Jennifer Lopez,co-vedette du film,ainsi que les joyeux duettistes Will Ferrell et Adam McKay.Le titre est à double sens,l'action se déroulant dans le quartier new-yorkais du Queens,mot qui signifie comme chacun sait "reines",ce qui peut s'appliquer ironiquement à ces femmes en difficulté.Globalement ce n'est pas terrible,Scafaria s'emmanchant dans une narration confuse à base de flashbacks et flash forwards peu maîtrisés qui incluent des interviews face caméra sans intérêt,passant trop vite sur certains épisodes et certaines époques et s'appesantissant inutilement sur d'autres,ce qui donne un gloubi-boulga moyennement digeste.On nage aussi un peu dans le féminisme victimaire,avec ces braves filles exploitées par des salauds de mecs friqués pas vraiment respectueux.Mais il y a de bons côtés,comme la description de l'univers peu connu du strip-tease,souvent montré au ciné mais de manière superficielle.Là,on a droit au point de vue des professionnelles,des nanas mal payées pour un boulot exigeant physiquement et pénible mentalement.Un tiers effeuilleuses,un tiers danseuses et un tiers prostituées,elles enchaînent entraînements durs,la pole dance c'est pas de la tarte,shows dénudés et séances de body-body en salon privé pour arrondir le salaire.Au-delà de ça c'est un portrait de la chute financière et de la paupérisation de l'Amérique de cette période qui nous est livré,la fin de l'abondance comme dirait l'autre.Fini les yuppies qui balançaient les biftons à gogo juste pour un corps-à-corps soft,maintenant il faut sucer pour beaucoup moins cher et la concurrence est rude avec ces filles de l'Est plus jeunes et prêtes à tout,cliché saisissant résumant en quelque sorte la situation mondiale.C'est pourquoi Dorothy et ses copines en arriveront à de regrettables extrémités,impossible de s'en sortir sans transgresser la Loi.Ce qui est sympa,sujet oblige,c'est que Scafaria nous offre,chose rare dans un film ricain, un assortiment non négligeable de fesses et de nichons,JLo n'étant pas la dernière à exposer son admirable fessier,le string étant de rigueur.La belle effectue d'ailleurs une magnifique performance en strip-teaseuse fatiguée et désabusée tentant par tous les moyens d'échapper au déclassement.Constance Wu,qui joue sa jeune amie,est en revanche totalement lisse et ne convainc jamais,pas du tout l'actrice idoine en la cir-Constance.La noire Keke Palmer et la blonde Lili Reinhart sont énergiques et bien jolies dans les emplois de leurs collègues-complices,alors que Julia Stiles,molle et inexpressive,ne sert à rien en journaliste-intervieweuse.A noter une apparition du rapeur Usher dans son propre rôle de crétin de star venant frimer en boîte en répandant des billets.