Seconde réalisation de Mankiewicz après le gothique Château Du Dragon qui mettait en scène Gene Tierney, Walter Huston et Vincent Price, Quelque Part Dans La Nuit plonge ses spectateurs dans le film Noir agrémenté de twists à répétition.
De retour à Los Angeles après avoir été grièvement blessé au combat, George Taylor souffre d'amnésie. En tentant de retrouver son identité, il s'immerge dans une sombre affaire de meurtre s'étant déroulée 3 ans plus tôt et se voit victime d'une traque impliquant 2 millions $ dérobés par un officier nazi. Poursuivi tout autant par la pègre que par la police, Taylor cherche à percer le mystère de son passé aux côtés d'une musicienne de night-club...
Libre adaptation de la nouvelle The Lonely Journey rédigée par Marvin Borowsky, Quelque Part Dans La Nuit démarre sur des chapeaux de roue avant de malheureusement sombrer dans une forme d'apathie scénaristique où les nombreux twists censés surprendre son public deviennent involontairement amusants face au ridicule des situations. Avec des personnages dont l'on devine aisément la face cachée, le métrage resterait totalement mineur, voire même insignifiant, si la réalisation n'était pas aussi appliquée dans ses variations jouant perpétuellement avec l'ombre et la lumière. Le film reste néanmoins un Noir très éloigné des sombres univers de Welles, Siodmak, Ray, Tourneur, Lang, Preminger ou encore Wise qui ont su élever le genre à son paroxysme. Ici, tout se termine avec un happy end de bon aloi qui, à mon avis, dénature le propos initial et donne la fâcheuse impression d'avoir perdu 110 minutes de son temps.
Bref, sans la chouette mise en scène de Mankiewicz et la jolie photo de Norbert Brodine, Quelque Part Dans La Nuit ne vaudrait pas tripette.