A la base, il y a un bon roman de A.D.G., auteur de la nouvelle Série Noire des années 70, qui se déroulait dans le Berry (région natale de son auteur) et que Georges Lautner a transposé dans le Quercy, à Loubressac, un ravissant village situé dans le Lot entre Brive et Figeac, classé dans "les Plus Beaux Villages de France", non loin du gouffre de Padirac et du site de Rocamadour. Je le connais très bien pour m'être souvent baladé dans ces beaux coins de France, le Lot est un des plus beaux départements français, voisin de la Dordogne ; mais le château de la comtesse n'est pas celui (trop petit) du village, il s'agit du château de Belcastel situé non loin, de même que le grandiose cirque d'Autoire (plus au nord) est le théâtre de la scène de meurtre, et le final a été tourné dans les grottes de Cougnac. Lautner a réussi une sorte de polar rural qui sent bon la France profonde, avec un bon dosage de comédie et de dramatisation, c'est à dire de la comédie un peu franchouillarde et de la comédie policière à la mode Lautner, héritée de ses anciens succès tels les Barbouzes, Ne nous fâchons pas ou Laisse aller, c'est une valse, sauf que là il n'y a pas de grosses vedettes, seulement un bataillon de très bons seconds rôles habitués des rôles comiques... avec des gens comme Galabru, Jean Lefebvre, Paul Préboist, Henri Guybet et même André Pousse, on est sûr de ne pas s'ennuyer ; à ceux-ci s'ajoutent les habitués de chez Lautner, Robert Dalban, Henri Cogan, Jean Luisi, et même Renée Saint-Cyr, la propre mère de Lautner qui a joué dans 8 de ses films. On y découvrait aussi la jeune Miou-Miou dans un de ses premiers rôles importants.
Lautner utilise parfaitement ce formidable décor quercynois de la Vallée de la Dordogne pour un film de détente où il s'amuse dans un style en forme de récréation au ton très léger, mais proche quand même de ses précédents succès ; en même temps, il donne une vision sympathique de la culture hippie, et sous la farce, perce une petite critique du Français moyen qui accepte difficilement les autres, perceptible dans les relations entre villageois et hippies, il exacerbe le chauvinisme mais le principal est de faire rire ses spectateurs, et il y parvient sans problème, sur une musique variétoche très typée d'époque signée Eddie Vartan et Pierre Bachelet. Un grand moment de comédie décontractée.