Ce film de Lautner, tourné en 1973, au titre étrange est inspiré d'un roman d'ADG dans la Série Noire chez Gallimard (n° 1482) dont le titre est au moins aussi étrange "La nuit des grands chiens malades" … Je viens de finir de relire ce roman et ai prévu d'en établir un avis sur SC dès que possible …
Grosso modo, la trame générale du roman est respectée dans le film au détail près que l'action a été délocalisée du Berry vers le Lot (pas très grave) et surtout que les personnages sont assez simplifiés et parfois ont changé de nom.
Ce qu'il faut surtout retenir du scénario, c'est que l'action se déroule dans un petit village où les gens voient arriver avec effarement une bande de hippies. Après bien des vicissitudes, ces hippies vont s'allier avec les gens du village contre une bande de malfrats dont un ancien résident du village qui sort de prison …
Une première curiosité du film c'est justement les hippies dont on découvre tous les clichés, de leurs goûts pour le psychédélisme à l'amour libre en passant par l'omniprésence d'une musique rock et des tenues vestimentaires ad hoc. Des hippies qui sont comme des extra-terrestres chez ces villageois un peu bas du front, faut bien le dire.
La deuxième curiosité du film est la distribution qui regroupe beaucoup d'acteurs et actrices, très bons mais généralement seconds rôles.
Côté villageois, Michel Galabru qui interprète le rôle de l'instit allergique aux enfants mais qu'on voit dans une rare scène de batifolage avec deux prostituées (amies du malfrat). Jean Lefèbvre qui porte le nom de Michalon (clin d'œil de Lautner) et joue le rôle du bistrot, Henry Guybet dans le rôle du fossoyeur, Paul Préboist hilarant sur son tracteur, hors d'âge même à l'époque.
Côté malfrat, André Pousse avec Jean Luisi dans son rôle habituel d'homme de main, Nathalie Courval dans le rôle d'une amie (une prostituée dans le roman)
Côté hippies, Charles Southwood, un acteur américain habitué chez Lautner et qui joue le rôle du leader des beatniks. Et surtout une mignonne Miou Miou dans le rôle d'une jeune hippie qui n'a pas froid aux yeux (ni ailleurs vu sa tenue vestimentaire).
D'ailleurs c'est une caractéristique du film (qui est aussi un intérêt, peut-être), c'est qu'on peut y détailler pas mal de femmes dénudées, quand même. Evidemment plutôt chez les hippies, pas chez les ploucs ni la comtesse jouée par Renée Saint-Cyr…
Au passage, concernant cette dernière, notons qu'il s'agit de la mère de Georges Lautner.
Au final, c'est un film un tantinet racoleur, au scénario un peu mince et qui comporte quelques longueurs ; quelques répliques savoureuses et sentencieuses des bonnes gens du village sur cette libération des mœurs, égayent le film. "Ne nous fâchons pas" car il arrive même qu'on puisse en rire.