Sociopathe : Personne souffrant d’un trouble de la personnalité, trouble souvent caractérisé par une tendance générale à l’indifférence vis-à-vis des normes sociales et aux codes culturels ainsi qu’aux émotions et aux droits des autres, et par un comportement impulsif.
Alors, je vais vous raconter l'histoire de Conor, jeune enfant ayant une mère cancéreuse (stade terminale), faisant des cauchemars et étant martyrisé par ses petits camarades de classe. Histoire classique en somme, un pauvre petit garçon qui n'a pas eu de chances dans sa vie, qui accumule les déboires, et qui voudrait que tout cela cesse. Parce que oui quand même, c'est pas de sa faute à lui, il n'est qu'une victime de toute cette situation, plaignez le, plaignez le!
Vous avez eu votre dose de pathos, non? Vous voulez plus de pathétique, qu'on vous arrache des larmes grâce au jeu parfait de Felicity Jones, ou aux courses incessantes de Conor pour s'échapper de son enfer?
Ne vous inquiétez pas, vous en aurez pour votre argent. Avec des gros plans sur les visages d'acteurs vibrant de compassion et de tristesse, une musique composé principalement de piano et de xylophone très classique et revu, ou même encore le bruit effrayant des craquements du monstre de ses cauchemars.
Alors oui, parlons-en du monstre, l'entité hantant les rêves de Conor ne convainc pas. Elle lui raconte pourtant 3 histoires dont 2 ayant une animation sympathique, mais la morale grise (le mal et le bien n'existe pas) n'arrive pas à se transcrire dans la réalité de Conor. Lui-même ne comprend pas ce que la créature issue de son imagination veut lui dire et enchaîné les mauvaises actions. On notera les incohérences de la créature censé apparaître à minuit 07 mais qui finalement peut arriver à midi 07..."Une place pour quelques minutes après midi s'il vous plaît".
C'est donc tout-cela qui amène Conor à devenir un sociopathe. Il détruit le salon de sa grand-mère, pour la simple raison qu'il n'aime pas être chez elle. Gosse capricieux en soi. Mais, non, il continue, en refusant les marques d'affection de ses proches: il crie, il fugue, il trépigne, il ne sert pas les mains. Et enfin il envoi à l’hôpital l'enfant le martyrisant parce que ce dernier, au lieu de le frapper comme à son habitude choisit de l'ignorer : logique douteuse du film qui veut nous faire comprendre que Conor se laissait harceler à l'école pour exister ( merci au réalisateur qui vient de légitimer l'harcèlement à l'école ).
On aurait pu croire que le film allait influencer Conor, le remettre à sa place, l'aider dans ces moments difficiles, sauf que le professeur, la grand-mère ou même la principale se contente de le regarder avec compassion et d'excuser ses frasques, parce que c'est vrai quoi, sa mère va mourir et ça c'est triste.
Finalement le monstre de ses cauchemars nous livrera la phrase morale du film "ce n'est pas ce que tu penses qui est important, c'est ce que tu fais". Assez comique, étant donné que Conor agissait comme un sociopathe depuis le début et que la seule chose maintenant le film était le fait que sa mère allait mourir et qu'il n'arrivait pas à l'accepter.
La magie du film est détruite, et les sourires de Conor ne m'inspirent plus que des frissons de peur face à sa future personnalité tordue.