Qui a peur de Virginia Woolf ? par klauskinski
Qui a peur de Virginia Woolf s'ouvre sur un couple de cinquantenaires imbibé d'alcool en pleine dispute, dispute relevant autant de l'habitude que d'un incompréhensible petit jeu entre époux. L'arrivée d'un deuxième couple, beaucoup plus jeune, qui va rentrer malgré lui dans cette lutte d'influence, permet à Mike Nichols d'installer le malaise et de rendre l'atmosphère de plus en plus malsaine. Sa mise en scène souligne de manière un peu grossière la décadence accélérée du couple bourgeois: contre-plongées, gros plans hallucinés, cadrages tordus. Mais le spectateur finit par se lasser de ce jeu de massacre, cette manipulation constante des sentiments, ce brouillage permanent des pistes, qui semble totalement vain et inintelligible. Ainsi ce film fait pour choquer, qui provoqua un scandale lors de sa sortie en 1966 (le couple Burton-Taylor qui surjoue ses propres frasques à l'écran, Taylor jurant comme un charretier) ne provoque aujourd'hui plus que quelques sourires et un vague ennui.