Il y a du "Blue Velvet" dans ce film français, sauf que pour une fois même David Lynch m'aura semblé plus clair dans son propos...
En gros, pour être honnête, je n'ai pas compris grand chose aux intentions de Gilles Marchand, mais apparemment pour lui non plus ce n'est pas très clair (cf plusieurs interviews du réalisateur lors de la sortie du film)!
On pourra évidemment regretter cet aspect abscons et hermétique, mais après tout le cinéma (d'auteur) ne repose pas toujours sur des bases forcément rationnelles, c'est une réalité que j'ai fini par comprendre et par admettre.
Déjà, le titre s'avère trompeur d'emblée, lequel semblerait induire une sorte de whodunit : ce ne sera pas du tout le cas, aucun avatar de l'inspecteur Columbo ne viendra enquêter sur la mort de Bambi, à la recherche de son meurtrier...
En fait, Gilles Marchand nous entraîne dans le domaine du conte initiatique, sur une tonalité fantastico-horrifique...
L'histoire se déroule dans le milieu hospitalier, au sein d'un établissement ultra-moderne, dans lequel la jeune Isabelle effectue un stage d'infirmière.
Chaperonnée par sa cousine (Catherine Jacob), elle-même employée de cet hôpital depuis des années, la douce et timide Isabelle (Sophie Quinton) fait la connaissance du Docteur Philipp (Laurent Lucas), dont l'assurance et le charme ombrageux ne manqueront pas de la troubler...
Il vaut mieux ne pas en dire davantage, histoire de préserver la découverte, même si le film a justement le tort de dévoiler trop rapidement les grandes lignes de son intrigue...
Conséquence directe, "Qui a tué Bambi?" s'avère en outre beaucoup trop long, avec un ventre mou qui tourne pratiquement à vide, ressassant des éléments narratifs déjà connus du spectateur.
Et pourtant, en dépit de tous ces défauts, j'ai quand même passé un bon moment devant le film de Gilles Marchand, happé par son atmosphère étrange et fascinante, volontiers morbide et malsaine. En effet, certains plans me resteront longtemps en mémoire, sachant que la singularité d'une telle œuvre reste évidemment son meilleur atout.
A condition toutefois d'accepter de passer deux heures devant une histoire aussi obscure que nébuleuse, qui reste indéchiffrable même à l'issue de deux visionnages...