Encore un petit western avec Audie Murphy qu'on reconnait à son éternel visage poupin. Lui, un cow-boy, lui, un justicier ? Pas croyable.
Alors qu'Audie Murphy est un authentique héros de la seconde guerre mondiale qui s'est engagé à 17 ans (en trichant sur son âge) et qui a fait les campagnes d'Italie et de France. Il a été enterré en 1971 avec les honneurs au cimetière d'Arlington. Alors des rôles de cow-boy, oui, il doit pouvoir assurer sans trop de problèmes ...
Ce western "Qui est le traitre", réalisé par Nathan Juran en 1953, réexhumé par Sidonis et Patrick Brion n'existe qu'en VOST.
Mais c'est un petit bijou cinématographique bien sympathique. Le scénario est plutôt bien ficelé Jim Harvey, le personnage d'Audie Murphy , chargé de conduire une caravane de fermiers à travers une région infestée d'indiens Yaquis, est fait prisonnier par les indiens alors que la caravane est quasi massacrée. Libéré des indiens et de retour en ville, il est immédiatement accusé de collusion avec les indiens et de traitrise envers les colons et échappe de peu au lynchage.
En marge de l'histoire où Jim Harvey va chercher à se dédouaner, le western porte un message explicite bien plus important sur les "apparences auxquelles on ne doit pas se fier", plaidant contre la justice expéditive et les lynchages. D'ailleurs je ne crois pas me tromper beaucoup en disant que ce message est la vraie finalité de ce western notamment parce que le vrai traitre sera démasqué à la fin et n'a pas vraiment d'importance.
Le coupable en apparence n'est peut-être pas vraiment coupable et a droit à sa chance. Un fermier qui a eu, jadis, été accusé à tort a pu se tirer d'affaire parce qu'on lui a donné sa chance. C'est d'ailleurs ce même fermier qui va donner le petit coup de pouce à Jim Harvey et ainsi, lui donner sa chance de retourner la situation délicate où il se trouve. Le cheval que le fermier donnera à Jim Harvey qui a un air malingre et souffreteux se révélera au final un excellent cheval, plein de ressources. Non seulement, le cadeau du fermier est de qualité mais en plus, on donne une chance au cheval qui ne paie pas de mine, de montrer qu'il est un bon cheval.
Sans oublier la belle leçon que donne la femme du fermier à la jeune Laura, amoureuse du personnage d'Audie Murphy en affirmant que "si elle aime aussi fort ce cow-boy, c'est qu'il est probablement innocent".
Ces thèmes sont traités sans mièvrerie ni niaiserie et s'intègrent en douceur dans le déroulé du western.
Encore une fois, le titre français veut coller au scénario alors que le titre original est "Tumbleweed" correspondant au nom du cheval (qui ne paie pas de mine) donnant bien plus d'importance au thème de l'apparence.
Oui, "Qui est le traitre" est un petit bijou de série B comme Universal en a beaucoup produit. A découvrir.