Quand on a été comme moi élevé à l'émission "Ca cartoon" (quand ils diffusaient encore de bons cartoons, ceux des années 50 par exemple), Qui veut la peau de Roger Rabbit, c'était un peu LE film. Le Graal absolu mettant en scène une tripotée de Toons emblématiques dans un univers diablement original.
Le film par du postulat que les Toons sont des êtres vivant parmi les humains (mais ayant également leur bourgade bien à eux "Toonville"), leur nature même les poussant être acteurs dans des cartoons.
L'idée géniale à la base de Robert Zemeckis, c'est de ne pas avoir choisi un toon d'ors et déjà vedette de télé, mais d'avoir créé son héros : Roger Rabbit. Ce toon déjanté (plus déjanté qu'un Toon il s'entend) et attachant, est accusé du meurtre du patron du studio Acme, et menacé de mise à mort par l'implacable justice du juge Demort.
Par un concours de circonstance que je tairai, il se retrouve à devoir prouver son innocence avec l'aide d'un détective privé détestant les Toons, alcoolique, bougon, impulsif, irrascible...
Ce qui est impressionnant avec "Qui veut la peau de Roger Rabbit", c'est qu'il est capable de s'adresser à différents publics. Les enfants sont bien entendu la première cible, mais il s'agit également d'une enquête policière bien menée, sordide, le tout tourné dans une Los Angeles d'après guerre bien retranscrite visuellement.
Zemeckis, de part sa réalisation volontairement Old School (Cadrage, caméra lente, etc) donne l'impression que le film a été tourné dans les années 50, renforçant l'immersion du spectateur.
On ne peut rester qu'impressionné par la qualité des incrustations des toons à la pellicule (c'était déjà impressionnant 20 ans plus tôt avec Mary Poppins ou 50 ans plus tôt avec Alice au pays du dessin animé, Disney maitrise la technique..), le dynamisme insufflé par ces deux univers cohabitant.
Les scènes cultes s'enchainent, j'ai une préférence toute particulière pour le duel de pianistes entre Donald et Daffy Duck, avant l'arrivée de l'emblématique Jessica Rabbit...
Une scène traumatisante cependant : la godasse lentement plongée dans la trempette. Brrr... Classification "interdit aux moins de 12 ans" minimum.
Un film culte d'enfance, qui se revoit encore sans modération aujourd'hui.