Si vous aussi vous faites partie des bons clients de la larme à l’œil, pensez à vous munir de la boîte Kleenex, car Quoi qu'il arrive, je vous aime, tire fortement sur la corde sensible, ce qui sert autant que dessert son propos (une arme à double tranchant). Évidemment, comment rester insensible à ces parents en deuil de leur petite fille, à l'esprit (le souvenir, l'âme, appelez cela comme vous le souhaitez) qui les accompagne dans leur quotidien douloureux, à l'arrivée du drame que l'on comprend avant même qu'il n'arrive (une enfant décédée,
une école, un drapeau américain... Ah. Columbine. Même si aucun nom n'est donné pour représenter tous les massacres à l'école, dans nos méninges, il fuse.
). On ne peut que retenir le discours engagé contre les armes à feu qui brise bien plus de vies que celles qui se sont arrêtées dans la cantine, le court-métrage nous montre un exemple des familles qui ne s'en remettent que difficilement (ou jamais), avec un énorme travail sur soi et son conjoint, ce qui est représenté par des ombres supplémentaires qui interagissent entre elles (la colère, le chagrin des parents) mais qui ne peuvent malheureusement pas avoir d'impact sur la fillette des souvenirs (ces émotions ne peuvent pas changer le passé, symboliquement). Un magnifique message, en perspective, qui aurait gagné à alléger son côté "violon" (le sujet se suffisait à lui seul, la musique en fait trop), à être un peu plus ordonnée dans les flashbacks (on a un peu de mal à voir le montage entre le présent du deuil et les souvenirs, notamment celui de la journée du drame, comme si l'on avait sauté d'une scène à l'autre sans transition), et finalement on aurait aimé quelques chiffres à la fin du court-métrage, pour impacter considérablement les consciences. Quand on sait qu'aujourd'hui, on interdit à Elmer et Sam (des Looney Tunes) d'avoir des armes à feu dans les cartoons pour "ne pas inciter les enfants à en utiliser" mais que ces derniers peuvent en acheter sur Internet (il suffit de la carte bleue, aucune vérification)... On se dit qu'il y a toute une société, tout un monde à éduquer, et avec quelques chiffres bien déprimants en fin de court-métrage, Quoi qu'il arrive, je vous aime aurait finit de nous faire vider la boîte à mouchoirs.