R.M.N examen complet d’une société maladive

Film social très intéressant dans les thématiques qu’il aborde, Cristian Mungiu livre ici un film engagé contre la montée du nationalisme en Europe, dans lequel le monde occident développé et moderne est tiraillé par une société traditionnelle qui refute tout changements de valeur.

L’I.R.M de Papa Otto, c’est l’analyse de ce village Roumain, atteint d’une tumeur, voué à la mort.

Le conflit intérieur de ce village vient de l’arrivée de trois migrants sri-lankais qui arrivent dans ce village pour travailler dans une usine dans laquelle les villageois ne veulent pas y travailler pour le salaire minimum. Les résidents se sentent menacés et expriment leurs pensées arriérées dans une scène longue scène de débat en plan séquence. Le réalisateur nous imprègne dans ce débat où préjuges et denigration d’autrui sont maîtres. Bien que ces migrants soient des gens biens, il est clair, ils n’en veulent pas chez eux, alors même que certains anciens résidents du village sont partis travailler à l’étranger. Chacun cherche à émigrer, prêt à se faire exploiter pour un meilleur salaire.

Dans cette même scène de débat, il y a un rapport de force très intéressant entre l’occident et cette Roumanie très rurale. Un représentant français pour une ONG de l’Union Européenne exprime les idéaux occidentaux qui fait fortement réagir les villageois de par un certain décalage culturel et social. Pour ces derniers, le grand remplacement dont ils sont apeurés est une réalité de l’occident. Ainsi, les attentas qui ont eu lieu sont la faute de l’accueil de migrants.

Un autre aspect tout autant intéressant du film est l’évolution des valeurs d’un monde passé, vers un monde présent. Ces deux valeurs sont interprétées par un couple, dont chacun des deux parents éduquent leur unique enfant de manière très différentes. Le père éduque son film de manière « Old School », face à la violence de notre monde, il n’y a que les plus forts qui peuvent s’en sortir, un monde où seul les plus fort peuvent vivre. La mère elle, protège son enfant du mal extérieur, ne lui apprend pas à le confronter mais cherche à le faire évoluer. Dans ce même monde présent, les femmes sont maîtres, elles peuvent dominer. De dirigeantes d’entreprises à mère forte, toutes on leurs choses à dire et peuvent imposer leur volonté. Du résultat de ces deux mondes, il en est né cette enfant, muet, isolé, confronté à la mort de Papa Otto et du village.