Nous aimons la vie plus que la mort

Derrière les oeillères de cette femme, se cache le ciel bleu. Tombée dans une pénombre, elle ne le reverra qu'à la fin du film, sauvée par la réalité de la guerre, qui frappe enfin à sa porte.

Le film débute avec un beau ciel bleu, accompagné de sourire, de fête et d'espoirs. Mais, cette belle poésie va vite s'arrêter avec ce ciel, rempli de poussière de guerre, de larmes de femmes et du sang de la souffrance.

"Nous aimons la mort plus que la vie", mais nous ne la choisissons pas. Ces femmes ne sont en rien partie pour mourir mais pour vivre autrement. Entre la vie et la mort, il n'y a parfois qu'un saut. Ce film nous le fait comprendre par une bipolarité constante dans le choix de ses mises en scène. Passant en quelques secondes de rêve d'une belle maison de campagne à un vi**, le spectateur n'a le temps de comprendre ce qu'il se passe comme la femme, prise au piège dans une situation qu'elle ne peut jamais prévoir.

L'incompréhension des yeux de cette enfant, à la fin du film, contraste avec le ressentiment de cette jeune femme, consciente de cet environnement, qu'elle s'est fabriquée pour se sauver d'une auto-malédiction d'un choix.

Quant au spectateur, le jeu de rapprochement ou d'éloignement avec la caméra, nous permet de comprendre les phases de réalité et de mutisme psychologique de l'héroïne. On remarque des plans rapprochés au début et à la fin du film, ainsi qu'une actrice, loin de son spectateur et de sa caméra, durant la partie centrale du film, comme si elle était étrangère à elle-même (elle le dira lorsqu'elle ne veut plus s'appeler Jessica).

Enfin, la partie manquante de toutes ces femmes, les amenant à rejoindre cette organisation, est je pense, trouvée. Chacune de ces femmes ont à la fin du film (j'imagine), trouver ce qui leur fallait, une preuve de leur valeur, la preuve que nous aimons la vie plus que la mort.