Rafiki de Wanuri Kahiu est un drame qui se déroule à Nairobi, capitale du Kenya. Là-bas, l'homosexualité est illégale et donc répressible, et le film a d'ailleurs été censuré.
Il met en scène deux adolescentes Kena et Ziki, également filles de politiciens adverses en pleine campagne électorale.
Kena fait du skate, joue au foot, a une allure de garçon manqué, et ne traîne d'ailleurs qu'avec des hommes, quand Ziki, parée d'une manucure démentielle et de rajouts rose bonbon, répète des chorés avec ses deux meilleures amies.
Le film s'ouvre sur un générique clippé très lumineux et pop fait de collages multicolores. Kena encore insouciante parcourt la ville sur sa planche pour retrouver sa bande d'amis machistes, qui ont pris en grippe un jeune homosexuel réservé.
Née d'un père, également patron d'une petite épicerie qui s'est remis en ménage avec une femme qui vient de tomber en ceinte, et d'une mère qui continue de penser qu'ils pourront recoller les morceaux, Kena aspire uniquement à devenir infirmière et attend les résultats de son concours.
De son côté, Ziki habite dans une maison luxueuse avec une mère au foyer compréhensive une fois sur deux, et un père peu présent.
Pour rassembler tout ce beau monde, il y a le bar tenu par Mama Atim, une femme qui rassemble tous les critères pour devenir la parfaite concierge reloue. Au courant de tous les ragots du coin, elle aura vite fait de semer la zizanie au sein de la relation amoureuse naissante entre les deux jeunes femmes. Sans demi mesure, Rafiki enfonce chaque porte du teenage movie hollywoodien sans renouveler le genre.
Le casting, comme le pitch sont bons, là n'est pas le problème, ce qui pèche c'est surtout le scénario qui, en plus d'être manichéen niveau 1000, est prévisible, notamment dans la façon dont les personnages interagissent à chaque moment clé. Chacun d'eux apparaît comme un pléonasme, en caricaturant au choix : le statut de l'adjuvant ou de l'opposant.