Rage commence très simplement, un accident de moto, une opération d'urgence qui a l'air plutôt normal (bien qu'une chose attire notre attention, et elle sera importante). Et puis ensuite c'est vrai que le film met un peu de temps à se mettre en route. Jusqu'à ce qu'au bout d'un moment la victime de l'accident commence à avoir un comportement déroutant et à commettre des actes bizarres. Cela arrive à d'autre personnes par la suite, la première étant celle qui a été en contact de la femme "malade". On comprend que c'est une sorte de virus qui se propage. Mais on peine à voir d'où tout cela vient, à part peut la petite subtilité du chirurgien 1 mois plus tôt durant l'opération.
Et au bout d'une demi heure on voit et on comprend ce qui se passe. Et c'est la que le film se lance réellement, en reprenant des idées déjà présente dans Frissons, le précédent film de Cronenberg, comme le virus, la contamination (l'aspect gestion de la crise est assez intéressant), la médecine, les lieux clos, les expériences sur le corps humains, en accentuant surtout sur le coté sanglant, et body horror, le gros de l'action étant montré bien frontalement.
Cronenberg maîtrise toujours le sens du rythme, la montée en température, ainsi que les scènes dérangeantes, le tout avec un sens de la débrouillardise que j'adore. Mais j'ai été moins emballé par le manque d'ambiance anxiogène durant les temps morts, ce qui était pour moi une des plus grandes forces de Frissons. Il faut aussi dire que je suis très réceptif à la musique dans les films, et ici elle est assez peu présente, à part dans les scènes chaudes. La pression est relâché par petits instants certes, mais en 1h30 ca suffit à faire baisser quelque peu l'intérêt de la chose. Surtout que le concept en lui même nous laisse un peu sur notre faim, tant Cronenberg aurait pu aller plus loin, en montrer plus. Attention ce qui est présent est déjà très bien, mais ça va peut être trop à l'essentiel cette fois.