Mi pute, mi soumise
Si le réalisateur Thomas Gilou est réputé pour ses comédies ethniques, "Raï" constitue clairement son titre le moins ouvertement comique et léger. Si le film démarre sur le ton de la chronique de...
Par
le 9 oct. 2021
8 j'aime
Et bien grâce à ce film, j'ai découvert Tabatha Cash. Je n'aurais jamais deviné qu'elle était actrice porno sans faire une recherche sur elle (je me demandais pourquoi une jeune actrice s'était fait grossir autant les seins) ; elle est celle qui joue le mieux dans ce film, elle a un charisme, elle ose le nu, elle connaît ses répliques. L'on trouve du talent chez les autres mais il faut avouer qu'elle pousse plus loin le film.
Et du coup j'ai pu voir qu'elle a tourné beaucoup de vidéos avant et après son opération chirurgicale, avant et après ce film. Elle a fait beaucoup de gangbangs. Et dans ses films pornos, elle ne joue pas très bien. Bon, l'intérêt est ailleurs, et puis forcément, dans les longs métrages porno de l'époque, il y avait souvent un ton humoristique, voire parodique (elle a joué dans "Les visiteuses").
C'est tout simplement dommage que la belle brune n'ait pas pu faire plus de films, des non pornos je veux dire (c'est bien qu'elle ait fait autant de pornos par contre, ça permet de trouver plein de scènes différentes) ; parce qu'elle est vraiment douée et qu'elle aurait pu aspirer à d'autres premiers rôles dans de bons films.
Ce film-ci n'est pas mauvais, mais il est maladroit ; on sent que les acteurs et le réal n'ne sont qu'à leurs débuts. Il y a tout de même de bonnes choses, de bonnes idées visuelles, des propositions intéressantes. On ne s'ennuie pas. C'est juste que parfois on se dit que tel acteur aurait pu en faire un peu moins, que ça crie souvent pour pas grand chose et qu'il est bon de jouer avec les intonations, de revenir à un volume plus bas, de même que le découpage est parfois très plan-plan et parfois plus inspiré.
L'écriture est intéressante aussi. On sent la volonté de montrer une cité autrement, et ce n'est pas sans rappeler "La Haine", parce qu'on s'intéresse au pourquoi de la rage de ces jeunes, on comprend aussi qu'ils veulent sortir de cet endroit où tout peut péter pour pas grand chose par moment, ce qui ne veut pas dire que c'est forcément l'endroit le plus mal famé au monde. Il y a cette fin aussi qui est assez amère, ces jeunes qui cèdent à la colère, tandis que la jeune héroïne décide de vraiment quitter la cité. C'est certainement maladroit par moment, dans le déroulement, dans le traitement des personnages, mais il y a vraiment de belles idées, de belles évolutions, quelques répliques très fortes.
Bref, c'est pas un navet, c'est pas un projet génial incompris non plus, c'est plus comme un brouillon, un film qui aurait pu être un petit bijou si des producteurs avaient mieux faire leur boulot, mieux aidé le réalisateur dans ses choix.
Autre petite tristesse, aucun de ces acteurs n'a vraiment percé ; on va dire que Tabatha Cash est celle qui s'en est sortie le mieux, mais c'est certainement parce qu'elle avait déjà bonne réputation dans le monde du porno ; l'un des acteurs est même décédé 4 ans après la sortie du film. Et puis y a Sami Naceri, qui est encore un peu maladroit ici, mais touchant quand même. Lui aussi on aurait bien voulu qu'il aille plus loin, il avait le talent pour, malheureusement il a déconné et aujourd'hui il est toujours vu comme un délinquant colérique.
Créée
le 21 janv. 2024
Critique lue 86 fois
11 commentaires
D'autres avis sur Raï
Si le réalisateur Thomas Gilou est réputé pour ses comédies ethniques, "Raï" constitue clairement son titre le moins ouvertement comique et léger. Si le film démarre sur le ton de la chronique de...
Par
le 9 oct. 2021
8 j'aime
Affublé d'une moyenne beaucoup plus médiocre que ce à quoi je m'attendais, Raï faisait partie à l'époque du trio des longs-métrages français traitant des "cités", en compagnie de La Haine et de Ma...
le 14 avr. 2016
5 j'aime
3
Mensonger car le style musical qui donne son titre au film n'est présent qu'en pure illustration musicale. Vu de 2020 et donc sans aucune nostalgie qui pourrait surcoter cette œuvre on peut...
Par
le 3 juin 2020
1 j'aime
Du même critique
Quand je me lance dans un film de plus de 2h20 sans compter le générique de fin, je crains de subir le syndrome de Stockholm cinématographique. En effet, lorsqu'un réalisateur retient en otage son...
Par
le 3 janv. 2016
122 j'aime
35
Quand j'étais gosse, je me souviens que je tombais souvent sur l'émission. Enfin au moins une fois par semaine. Sauf que j'étais p'tit et je m'imaginais une série de docu chiants et misérabilistes...
Par
le 22 févr. 2014
120 j'aime
45
La première fois que j'ai vu ce film, j'avais 17ans et je n'avais pas accroché. C'était trop lent et surtout j'étais déçu que le mowhak de Travis n'apparaisse que 10 mn avant la fin. J'avoue...
Par
le 16 janv. 2011
107 j'aime
55