Et si Raid dingue était la meilleure comédie de Dany Boon après Bienvenue chez les Ch’tis ? C’est bien possible. Après deux comédies très médiocres, Dany Boon change de registre et, surtout, sort de ses personnages de grand naïf grimaçant pour incarner un homme du Raid. Pas évident sur le papier, il s’en sort plutôt bien sur la toile. L’autre bonne idée est d’avoir pris un peu de retrait pour donner le premier rôle à Alice Pol qui, en gaffeuse de première, s’en tire plutôt pas mal même si elle a tendance à en faire des caisses. On apprécie aussi la qualité des seconds rôles, Michel Blanc en tête devenu si rare et pourtant toujours aussi juste. François Levantal, Patrick Mille ou encore Sabine Azéma complètent ce très sympathique casting.
Toute la première partie du film avec la formation des stagiaires est une franche réussite. Dany Boon ne se laisse pas aller à une certaine facilité qu’on lui connait et on trouve des passages franchement drôles. La deuxième partie du film, en revanche, n’est pas aussi aboutie. Le gang des Léopards évoque ce qu’on pouvait trouver dans la série de Taxi et Yvan Attal finit par être agaçant en chef terroriste. Le film s’achève donc sur une impression mitigée, ce qui est franchement dommage car l’ensemble sait se montrer original et efficace. Entre les arcanes du pouvoir, les mesquineries de la hiérarchie et une vision du groupe du Raid qu’on ne voit pas si souvent à l’honneur, Dany Boon fait, certes, dans le consensuel mais il le fait proprement.
Boudée par une partie du public à sa sortie qui le jugea sévèrement, je trouve, au contraire, que cette comédie mérite qu’on s’y attarde. Danny Boon avait fait l’effort de se renouveler pour offrir une œuvre sympathique, certes inoffensive, mais sortant de ses réalisations trop centrées sur ses personnages à lui. Premier film à avoir reçu le César public de l’histoire, Raid dingue n’est pas un grand moment de la comédie française, mais il fait vraiment le job.