Dans une banlieue sinistrée par le pouvoir conservateur et dévorée progressivement par le chômage et la violence, les travaillistes sont impuissants.
Pour faire face à la crise et au désespoir, on assiste à une lutte en masse faite d'entraide, de solidarité et de petits trafics.
La débrouillardise est de mise pour laisse grisaille dehors et protéger les foyers qui sont de plus en plus en danger.
Les acteurs, tous non professionnels sont d'un naturel confondant.
Bob et son pote sont partis voler un mouton dans un troupeau de la campagne environnant Manchester et tenter de refourguer la viande.
Le drame se noue quand à la sortie d'un pub, le camion, source de travail et utilitaire vital disparaît.
Nous nous retrouvons là dans "Le voleur de bicyclette" avec la pluie et l'humour en plus. Les usuriers profitent de la misère et prolifèrent. Bob se raccroche à son bonheur familial comme une bouée de sauvetage et ne veut que réussir la communion de sa fille. Cette obsession va le pousser au drame.

La scène clé, pendant la quelle la femme et la fille de Bob préparent les gâteaux de la communion marque le tournant du film.
On passe à cette instant d'un film au coeur plutôt léger à une seconde partie noire, quasi documentaire. Le réalisme est entretenu par le scénariste du film qui raconte purement et simplement son vécu, le monde qu'il connait.
L'abandon des espaces publiques par les autorités (jardins à l'abandon, lieux communs sales et infrastructures vétustes) déteint sur la population. Aux "simples" soucis matériels vient se greffer la peur, l'angoisse physique qui s'empare de toute la classe ouvrière de l'époque.
Lors du drame, alors que la religion est présentée encore ici comme un simple dérivatif au système politique incompétent et destructeur, le prêtre sera la solution de repli.
Malgré les grandes qualités du film, la fin me laissera sur ma faim.
Rawi
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Films (re)vus en 2013 et Top critiques (films)

Créée

le 26 oct. 2013

Critique lue 1.1K fois

25 j'aime

4 commentaires

Rawi

Écrit par

Critique lue 1.1K fois

25
4

D'autres avis sur Raining Stones

Raining Stones
Marlon_B
7

Ken VS the witch

Influencé par l'esthétique des séries et autres téléfilms, Raining Stones, réalisé par Ken Loach qui d'ailleurs rappelons-le est souvent passé par la télé, est un drame social ancré dans une...

le 15 janv. 2018

5 j'aime

2

Raining Stones
Caine78
8

Loach taille patron

L'un des plus beaux Ken Loach : modèle de retenue, d'intelligence et d'engagement, le cinéaste anglais signe un drame poignant, servi par d'acteurs d'une incroyable justesse. Tout sonne vrai,...

le 6 déc. 2017

3 j'aime

1

Raining Stones
Gand-Alf
6

Cinéma vérité.

Cinéaste du peuple, Ken Loach continue sa croisade pour la classe prolétaire avec ce drame sociale pas inintéressant, joué avec un naturel sidérant et contrebalançant par instant la déprime ambiante...

le 9 avr. 2012

2 j'aime

Du même critique

Bienvenue à Gattaca
Rawi
10

Critique de Bienvenue à Gattaca par Rawi

Un des meilleurs sinon le meilleur film d'anticipation existant. Scène d'ouverture, une des douches les plus hygiéniques jamais filmées. Des lambeaux de peaux, tombent dans le bac à douche les uns...

Par

le 31 oct. 2012

185 j'aime

23

Le Petit Prince
Rawi
9

Poésie initiatique

Cher Antoine, Quand j'ai fait la connaissance de votre petit Prince, je n'étais qu'une petite fille qui commençait ses découvertes littéraires. Bien sûr qu'à 7 ans, je n'ai pas tout compris. La...

Par

le 26 avr. 2016

133 j'aime

9

Under the Skin
Rawi
8

Poème érotique

Le film s'ouvre sur un oeil, un regard qui se forme, une langue qui se prononce maladroitement. Fond noir ! L'intérêt majeur de cette adaptation est son ACTRICE principale. A la fois très connue,...

Par

le 4 juil. 2014

130 j'aime

33