La tentative de retour à une animation traditionnelle n'ayant pas rapporté autant que Disney l'aurait voulu, il était donc logique que le long-métrage suivant du studio aux grandes oreilles fasse appel à des techniques bien plus contemporaines et, c'est bien triste à dire, moins risquées.
Budgétisée à plus de 250 millions de dollars, cette relecture du conte allemand popularisé par les frères Grimm a donc pour ambition de récupérer son public de base (les gamines prépubères) mais aussi de rameuter les garçons (via le personnage de Flynn Rider) ainsi que les parents ayant renoncé depuis bien longtemps à espérer retrouver un peu de cette magie émanant des classiques de leur enfance.
Sans surprise, Tangled ressemble à une sorte de best-of, à un condensé de tout ce qui faisait la richesse des plus grands films de Disney, alignant les passages obligés sans aucun temps morts. Ce que l'on perd clairement en originalité et en spontanéité, on le gagne heureusement en efficacité et en spectacle pur, le film bénéficiant d'un certain capital sympathie.
Frôlant la parodie sans jamais y sombrer, ayant à coeur de raconter avant tout une histoire, Tangled réussit exactement là où les suites de Shrek finissait par échouer, parvient, malgré son humour décalé, à faire naître une émotion inattendue. Une réussite dû principalement à une galerie de personnages attachants, qu'il s'agisse d'un voleur plus maladroit que charmant, d'un cheval à l'opiniâtreté absolument tordante ou à une héroïne totalement névrosée mais courageuse derrière ses allures de poupée fragile.
S'il se contente d'obéir aux principes d'une formule trop bien rodée, Tangled n'en reste pas moins un très bon spectacle familial, compensant ses faiblesses par une facture technique éblouissante, par un humour efficace et par une émotion bien présente. Ce qui commence à être de plus en plus rare dans ce genre de production.