Raiponce
6.9
Raiponce

Long-métrage d'animation de Byron Howard et Nathan Greno (2010)

Les résultats financiers de La Princesse et la Grenouille ayant déçu les Studios Disney, Raiponce est la dernière chance de la boîte aux grandes oreilles pour s'affirmer dans le cinéma d'animation en images de synthèses moderne et démarrer ainsi un nouvel Âge d'Or. En développement depuis 2004, au départ sous la supervision de Glen Keane, le projet Raiponce est retardé à plusieurs reprises au point de dépasser les 260 millions de $ de budget, un des plus gros budgets de production de l'histoire du cinéma. C'est l'équivalent des recettes mondiales de La Princesse et la Grenouille. Impensable naturellement. Si le film se plante encore, il n'y a plus d'espoir pour une éventuelle renaissance.
Et s'il y a bien une chose que je regrette, c'est de ne pas avoir pu découvrir ce petit bijou au cinéma tant toutes les émotions qu'on veut trouver devant un Grand Classique Disney sont le coeur de Raiponce.


La réussite du film vient de la volonté des réalisateurs Nathan Greno et Byron Howard ainsi que des artistes des Walt Disney Animation Studios d'avoir voulu rester le plus fidèle possible aux codes disneyens (on regrette juste le changement de titre "Rapunzel" par "Tangled", stratégie marketing assez stupide) tout en insufflant une nouvelle énergie à leurs contes de fées (et même à tous leurs Classiques suivants).


Cela se perçoit déjà par l'animation qui, si elle est faite en images de synthèses, possède un character design et une fluidité très proches de la 2D. À l'origine, Raiponce devait être en animation traditionnelle mais les conditions ont fait que le studio s'est finalement tourné vers l'animation 3D (la déception financière de La Princesse et la Grenouille n'a pas aidé). Là où Volt, Star Malgré Lui était plus une amélioration des premiers essais à la 3D, Raiponce confirme enfin le nouveau character design désormais propre aux Classiques Disney du Quatrième Âge d'Or qui leur permet de se démarquer des autres studios. Les décors bénéficient du même soin et ressemblent à un mélange de peintures et de crayonnés. Le tout est sublimé par des couleurs absolument magnifiques et surtout très vives. Une autre caractéristique de l'animation des nouveaux Disney.


Sur le plan scénaristique, le film fait un sans-faute. Il doit s'agir d'une des histoires les mieux écrites depuis la disparition de L'Oncle Walt. Le long-métrage mélange habilement l'aspect conte de fée et l'humour loufoque sans jamais tomber dans les mêmes excès débiles que ceux de la concurrence. On avait plus vu un Disney aussi hilarant depuis Kuzco.
Tous les personnages débordent de sympathie. Le film a la très bonne idée de donner autant d'importance à Raiponce qu'à Flynn Rider, permettant ainsi au spectateur d'avoir deux points de vue différents sur la romance entre ces deux personnages.


Celle-ci est d'ailleurs parfaitement écrite. Chaque scène qu'ils partagent charme le spectateur tant leur alchimie est crédible, en plus d'apporter de nombreux moments aussi drôles que beaux. La scène dans la forêt au coin du feu suffit à le démontrer. C'est la simplicité du film qui le rend aussi génial. Il n'y a pas de gros enjeux, pas de grands méchants diaboliques (Mère Gothel étant très passive), c'est une petite histoire avec peu de personnages et c'est amplement suffisant. Pas besoin de rendre le film faussement épique. Si on rajoute d'excellents dialogues et le cheval Maximus hilarant à chacune de ses apparitions, je n'ai rien à reprocher au scénario. C'est juste parfait.


En fait, il n'y a qu'un seul point sur lequel moi et beaucoup d'autres sommes restés mitigés. La bande-originale. On a tous été ultra-excités en sachant qu'Alan Menken allait composer ce nouveau Classique et la déception a été au rendez-vous. Les chansons sont plutôt agréables mais demeurent anecdotiques et très passe-partout. Elles ne décollent à aucun moment comme si Menken avait peur d'assumer que c'est une comédie musicale. Les paroles ne sont d'ailleurs pas très travaillées et les musiques instrumentales (à l'exception de Kingdom Dance) sont totalement oubliables. Quand je repense à Raiponce, je repense à tous les super moments du film mais jamais aux parties chantées.


C'est vraiment dommage car on a frôlé le film parfait. Il manquait juste une super BO et Raiponce devenait un des meilleurs Classiques Disney jamais faits. Mais ce n'est pas un reproche si gênant car ce 50ème film des Walt Disney Animation Studios reste un divertissement de très grande qualité. Une bouffée d'air frais et un des meilleurs films de princesses du studio. Le public le reconnaîtra en lui réservant un très grand succès en salles. Le Quatrième Âge d'Or commence!

Créée

le 21 mars 2016

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Walter-Mouse

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