De retour aux USA après avoir connu la guerre du Vietnam, le soldat John Rambo débarque dans une petite ville où on lui fait comprendre qu’il n’est pas le bienvenue. Après avoir été arrêté pour vagabondage, la police se met à le traquer alors qu’il ne demande qu’à être laissé en paix. Commence alors une redoutable chasse à l’homme.
« Rambo » c’est un film sur l’Amérique qui rejette ceux qu’elle a elle-même envoyé à la guerre sans leur demander leur avis.
« Rambo » c’est un film sur un homme qui a connu les pires horreurs de la guerre et qui se fait rejeter et attaquer par cette société comme il se faisait attaquer au Vietnam. Alors il va finir par répondre comme il le faisait au Vietnam.
Ted Kotcheff retranscrit toute la rage de ce soldat qui symbolise toute une génération sacrifiée par un pays qui veut oublier ses erreurs passées. Il dresse un portrait plutôt subtil de cet homme, fortement marqué par la guerre qui le hante jour et nuit. Il orchestre cette chasse à l’homme d’une main de maître. Il prend son temps pour mettre en place l’histoire et développer les péripéties, convaincante et efficace, il insuffle une dimension humaine et puissante à son récit. Les scènes de combats sont vraiment bien foutues, que ce soit lorsqu’il reste dans la forêt où Rambo est dans son élément ou lorsqu’il déplace le lieu de l’action en pleine ville. L’ambiance qu’il instaure est prenante, le spectre du Vietnam, du sang et de la chair plane tout le long sur le film.
Et puis, comme Stallone EST Rocky, il EST aussi Rambo. Il trouve là un rôle taillé pour lui, un soldat, traumatisé par la guerre puis rejeté et traqué par son pays. Il a peu de dialogue mais une présence incroyable et sait, lorsqu’il le faut, rendre son personnage émouvant, comme lors d’une des scènes finales. A côté de lui, c’est aussi très bon, que ce soit Brian Dennehy dans le rôle du shérif ou Richard Crenna dans celui de son ancien instructeur.
Chasse à l’homme sanglante et critique de la société américaine qui n’osa pas se regarder dans un miroir, Rambo est une oeuvre puissante et parvient à être pertinente sur tous les tableaux, bénéficiant notamment d'un Slallone taillé pour ce rôle.